Magazine En France
Je sais que vous avez apprécié l'histoire des spartiates d'or et d'argent et que vous vous attendiez à une suite !!
Bien évidemment il y en a une, je dirai même d'autres .........
C'était le printemps, et il fallait quelqu'un de responsable pour présenter la collection de prêt-à-porter d'hiver à Cannes, tout un programme.
Je ne m'attendais pas du tout à ce que l'on me propose cette responsabilité. Je me retrouvais donc avec une sacrée charge sur le dos, toute une collection à présenter, organiser le défilé dans un lieu que je ne connaissais pas, avec des mannequins que je n’avais jamais vus et qui ne connaissaient pas la collection, la façon de porter les vêtements ou de les accessoiriser.
Lourdes charges pour une aussi jeune personne que je l'étais à l'époque !! Néanmoins je pris ce rôle au sérieux.
Me voilà donc partie toute seule, direction gare de Lyon, pour prendre le «Train Bleu » en direction de Cannes.
Je connaissais pour avoir vécu rue d'Antibes à une période antérieure à mes débuts dans la haute-couture, lorsque que je venais de quitter le cocon familial, j'y étais arrivée depuis ma région natale, le Nord, en auto-stop.
Finalement, là je me retrouvais dans une toute autre situation, un chauffeur m'attendait à la gare de Cannes avec une limousine, et il me déposa dans ce magnifique Hôtel qu'est le Majestic.
On me présenta au directeur de l'hôtel qui m'avait invitée à cette occasion dans ce supberbe établissement, puisque je devais y présenter la dernière collection de prêt-à-porter Guy Laroche.
Il m'accompagna jusqu'à la chambre qu'il m'avait attribuée.
Evidemment elle était sublime, et moi ravie de me retrouver dans un endroit aussi confortable et luxueux.
J'attendais l'arrivée des malles pour commencer à organiser la collection. Lorsque l'heure du déjeuner arriva, je fus conviée au restaurant du Majestic, attablée seule, avec vue sur le sublime jardin de l'hôtel, et, plantés devant moi, le maître d'hôtel et le sommelier qui participaient à ce déjeuner, guettant le verre ou l'assiette vide.
C'en était trop !! J'aurais tellement préféré un déjeuner un peu moins formel et dans un endroit un peu plus simple, où je n'aurai personne en train de faire le gué devant moi, afin que je puisse déjeuner tranquillement.
Le défilé avait lieu l'après-midi, au Majestic, et je me débrouillais comme un chef pour expliquer chaque passage de modèle et accessoires à porter aux mannequins.
Il y eu quelques confusions, évidemment toute seule à gérer un défilé, mais je m'en tirais pas si mal, et toute seule après tout !!
Rien de mieux après cette journée bien remplie, que d'aller se ballader sur la Croisette et trouver un petit resto bien sympa, pour dîner en toute tranquillité, sans sommelier ni maître d'hôtel pour surveiller l’évolution de mon repas !
J'étais finalement ravie d'aller me coucher dans cette sublime chambre qui m'avait été attribuée au Majestic, pensant avoir une nuit de sommeil très agréable et bien méritée, pour reprendre un autre défilé prévu le lendemain au Palm-Beach.
Hélas, je n’imaginais pas que cette nuit là, je n'allais pas fermer l'oeil de la nuit, dans un si bel endroit, pendant que les trains passaient derrière le Majestic, là où se situait ma chambre !!!
J’étais furieuse, mais comment réclamer, je n’étais pas une cliente de cet établissement après tout !!!
La mission du Palm-Beach fut néanmoins accomplie sans faute, et j'aurais aimé ce jour-là, plonger dans la piscine du Palm Beach pour me rafraîchir et me réveiller, plutôt que de m'exhiber avec un grand sourire, sur le podium avec le Maire de Cannes de l'époque, alors que je ne songeais qu'à une seule chose : DORMIR !!!
Ce n'était pourtant pas le Festival de Cannes, mais presque …………………