Paris n’est plus risqué

  

Ah… Paris. Paris et ses soubresauts, Paris et ses luttes intestines, Paris et ses saisons galères qui trouvent leurs fondements autant dans les coulisses que sur le terrain. Bon, n’est pas Daniel Riolo qui veut, mais j’ai quand même envie de vous parler du PSG. Parce que le PSG donne aujourd’hui l’impression de marcher droit et de se cadrer. Enfin. Finie, la période embrumée de Charles Villeneuve, écarté en raison de ses ambitions. Achevée, l’ère Paul Le Guen, dont la communication détériorait l’image du club et dont la mésentente affichée avec Roche, le responsable de la cellule recrutement, faisait les choux gras de la presse. Paris grandit, pour la première fois depuis bien longtemps.

Le club numéro 1 de la capitale est sur le point de se trouver un nouveau président en la personne de Patrice Clerc. Cet ancien directeur de Rolland-Garos et d’Amaury Sports organisation devrait prochainement être nommé président exécutif du PSG, un poste dont Sébastien Bazin. Le boss de Colony Capital, accaparé par son entreprise, ne souhaitait pas passer son temps entre le Camp des Loges et le Parc des Princes pour régler les affaires courantes, et a choisi de déléguer. Logique et bien raisonné, vu que le futur nouveau patron du PSG est décrit comme un vrai leader partout où il est passé. Auparavant, Bazin avait géré le dossier de l’entraîneur. Il avait signifié à Paul Le Guen qu’il ne reconduirait pas son contrat et avait rapidement réglé l’arrivée d’Antoine Kombouaré, ex-défenseur du club, ancien entraîneur de la réserve et porteurs de résultats probants avec Valenciennes. Rien de mieux pour ravir les supporters et se garantir une réussite sportive.

Surtout que, dans le même temps, Paris recrute, et bien. Il a finalisé l’arrivée de Coupet, qui encore une fois pousse Landreau vers la sortie et dont l’expérience ne pourra qu’être bénéfique à son équipe, même si celle-ci ne disputera pas la coupe d’Europe cette saison. Peu importe, il a signé pour deux ans, et le club compte bien prendre part aux joutes continentales en automne 2010. Et puis il y a aussi la jeunesse insouciante de Mevlut Erding, transféré de Sochaux contre 9 millions d’euros environ et auteur de 22 buts sur les deux dernières saisons. À 22 ans, l’international turc devrait être le parfait complément de Guillaume Hoarau en attaque - au passage, l’ancien Havrais a récemment prolongé son contrat jusqu’en 2013, signe supplémentaire du virus de la stabilité qui contamine actuellement le PSG. Et pour le reste ? On parle de Vieira, que Kombouaré rêve d’associer à Makélélé au milieu de terrain. C’est sûr que si le physique des deux lascars tient la route, ça peut faire mal. Mais Paris peut s’attendre à des journées portes ouvertes pendant les derniers quarts d’heure des matchs… Jallet est un nom qui revient souvent, aussi. Le latéral lorientais, qui peut en fait jouer à peu près partout en défense et au milieu, devrait sauf incident porter le maillot parisien la saison prochaine.

Bref, du bel ouvrage en perspective. Et quand on y réfléchit, la compo parisienne version 2009/2010 devrait avoir une sacrée gueule. Pour la Ligue 1 en tout cas. Car on attend énormément de Mamadou Sakho (lui aussi récemment prolongé), considéré comme le plus grand espoir français en défenseur central. Il est peut-être déjà le meilleur du championnat à son poste. Les côtés, animés par Giuly et Sessegnon, seront à coup sûr ultra dynamités. Le seul problème qui attend Kombouaré, grand adepte du 4-4-2 quels que soient les joueurs à sa disposition, est le rendement défensif de ses hommes. Parce que Sessegnon n’a jamais vraiment su ce que le terme collectif signifiait, et parce que Makélélé commence indéniablement à sentir le poids des âges. Bon, au pire, il y a Jérémy Clément qui peut assurer derrière. Et quand on est content d’avoir Jérémy Clément dans son équipe, c’est vraiment que tout va bien.

Vincent Romain