S’il s’agit - comme Patrick Balkany le soutient – d’une «vaste blague» - destinée selon lui «à lui chercher des poux dans la tête» selon «20 minutes» Un rapport épingle les finances de Levallois-Perret, la ville de Balkany, le plus risible me semble pourtant qu’il ait osé s’autoproclamer en 1995 «l’homme le plus honnête de la terre» d’après ce que je lis sur «Marianne2» Balkany, l’homme le plus honnête de la terre, épinglé par un rapport.
Franchement du dernier risible quand l’on sait qu’il fut condamné le 28 juillet 1999 par la même Chambre régionale des comptes pour avoir employé, pendant plusieurs années, trois agents municipaux de Levallois à son usage personnel comme le rappelle fort opportunément «20 minutes» Les époux Balkany dans le collimateur de la Chambre régionale des comptes… et contraint de rembourser à la ville le montant des salaires: 523.897,96 euros. On se souvient qu’il demanda par la suite à Thierry Breton de le dispenser de rembourser à la commune de Levallois-Perret les intérêts non négligeables de cette dette…
Vaste blague ?
Je ne crois pas que les magistrats en général et ceux des Chambres régionales des comptes en particulier soient des petits farceurs adeptes du coussin péteur et autres joyeusetés du même calibre. Ce sont gens intégres, rigoureux et sérieux qui rédigent leurs observations sans faire de littérature (contrairement à la présentation du budget de l’Elysée épinglée récemment par le député PS René Dosière) et s’en tiennent scrupuleusement aux chiffres.
Or, ce rapport de 46 pages qui date du 6 avril 2009 serait particulièrement accablant pour la gestion de la Ville de Levallois-Perret par les époux Balkany - Isabelle Balkany est 1ère adjointe.
Non seulement l’endettement – resté stable jusqu’en 2003 – s’est considérablement alourdi : de 156 millions d’euros en 2000 à 236 millions en 2006, soit une hausse de 51 %… mais la Chambre régionale des comptes constate que la ville a émis des billets de trésorerie pour plus de 200 millions d’euros, non intégrés dans le calcul de la dette, ce qui pose “un problème de sincérité du niveau d’endettement”. Si je sais encore compter, cela veut dire que l’endettement réel de Levallois-Perret s’élèverait à plus de 436 millions d’euros en 2006… Et combien à l’heure actuelle ?
Le rapport épingle notamment le poste “fêtes et cérémonies”, passé de 239 951 euros à 484 052 euros entre 2000 et 2005, voire “à plus d’un million d’euros, en tenant compte des 525 000 euros de dépenses réalisés par l’association Levallois Communication”, subventionnée par cette commune d’environ 60 000 habitants, ainsi que des “anomalies” dans le contrôle des frais…
A cet égard, Patrick Balkany est pris en flagrant délit de gros mensonge : il affirme pour sa défense – parlant de sa condamnation pour l’utilisation du personnel communal à son domicile : «C’était l’époque où je faisais venir tous les chefs d’entreprise, j’ai transformé la ville et au lieu de bouffer à la mairie, je les emmenais bouffer chez moi. Maintenant, ils bouffent à la mairie et plus chez moi. Point. Et moi je suis au contraire quelqu’un qui n’a jamais eu une note de frais, qui ne se fait jamais rien rembourser. Je suis très soucieux de cela».
Nous ne sommes pas forcés de le croire, sinon «la langue dans la joue» ! Tellement soucieux de «transpa-rence» que s’agissant des chefs d’entreprises invités à manger à la mairie, la Chambre régionale des comptes épingle précisément «les dépenses en frais de réception qui n’indiquent pas le nom des convives ni le nombre de repas pris». Décidément, chez les Balkany on préfère toujours le flou.
Quant aux «notes de frais», à quoi bon ? Il est nettement plus aisé d’utiliser à plein régime et sans aucun contrôle ni – moins encore ! – une quelconque retenue, les facilités de toutes sortes offertes par la commune… Il n’est guère étonnant que les Balkany soient fort amis de longue date avec Nicolas Sarkozy. «Qui se ressemble s’assemble» dit à bon escient la sagesse populaire.
Le rapport épingle encore des «procédures de mise en concurrence non conformes aux exigences d’égalité des candidats et de transparence», des «anomalies constatées sur l’attribution de compléments de rémunération excédant les limites posées par les textes», «l’ancien directeur de cabinet qui cumulait cette fonction» - et deux salaires ! – et celle de consultant à la Semarelp…
Quant à l’utilisation des véhicules municipaux notamment, “un examen rapide et non exhaustif des factures montre de nombreuses utilisations qui ne présentent pas le caractère de déplacements professionnels courants”… Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites ! On se souvient que la précédente municipalité – quand les Balkany avaient été privés de leurs droits civiques pour leurs précédentes malversations - avait vendu de nombreuses voitures du parc automobile municipal levalloisien qui n’avaient aucunement vocation à servir de véhicules de fonction.
Selon Anne-Eugénie Faure, élue socialiste d’opposition «On sait très bien qu’une des voitures de la mairie part tous les week-ends dans l’Eure, alors que c’est une voiture de fonction». Est-ce répréhensible ? Certes non, se défend Isabelle Balkany pour qui il n’y aurait «rien qui relève du pénal dans ce que ce rapport met en avant». Voire. La «prise illégale d’intérêt» dans des sociétés de droit commun constitue bien un délit, sanctionné par l’inéligibilité…
Elle est proprement ridicule quand elle critique ce rapport en ce «qu’il présente une vision comptable des choses» - c’est quand même logique pour une Chambre des Comptes ! – lui reprochant de «ne pas les replacer dans la réalité de la ville» alors même qu’elle affirme «De plus, juger de l’opportunité des décisions que nous avons prises est une vision politique qui n’est pas du ressort de la cour».
L’opposition juge «démesurées» au regard de la population de la ville – 60000 habitants – les dépenses d’investissement dont semble s’enorgueillir Isabelle Balkany : «Ce que ne dit pas le rapport, c’est que cet endettement correspond à des investissements pour la ville (…) Nous avons construit un superbe conservatoire, une piscine, deux groupes scolaires», Anne-Eugénie Faure s’en inquiète «Si la ville vit au-dessus de ses moyens, c’est très dangereux, ces dépenses font augmenter les impôts locaux et obligent certains habitants à déménager»…
Comme si cela devait troubler les Balkany ! Bien au contraire, c’est un bon moyen de se débarrasser des plus pauvres… Le Levallois que j’ai connu au début des années 70 était plutôt ouvrier, hormis le centre-ville et la partie proche de Neuilly. Et votait à gauche ! Promoteurs et bétonneurs y ont remédié.
Sans doute la Chambre régionale des comptes n’a-t-elle pas vocation à juger de l’opportunité des décisions d’une collectivité locale mais si l’endettement et les dépenses inconsidérées d’une commune compromettent par trop l’équilibre de son budget, celle-ci peut être «mise sous tutelle»…
Enfin, le rapport s’interroge sur un risque non négligeable de «détournement de la loi» - qui exige l’aval du Conseil d’Etat avant toute prise de participation d’une commune dans une société commerciale - s’agissant de la société d’économie mixte d’aména-gement de la ville, la Semarelp… Notamment du fait de “La constitution d’un ‘groupe’ de sociétés” autour de cette structure ” qui a conduit la commune à détenir de fait, sur une période de plus de vingt ans, 80 % de trois sociétés à responsabilité limitée [SARL] et 15 à 80 % d’une quarantaine de sociétés civiles et commerciales” et ce, nonobstant la récente “sérieuse contraction du groupe”.
Isabelle Balkany se défend en s’étonnant que l’examen ne porte que sur le dernier mandat (2001-2007), alors que Patrick Balkany y est élu depuis 1983, avec une interruption entre 1995 et 2001. Précisément ! C’est pendant ces 6 années sans eux que la ville de Levallois-Perret avait sans doute pu rétablir une gestion plus rigoureuse et respectueuse de la loi… Il n’est donc guère étonnant que l’endettement se soit envolé à partir de 2003 : ils se sont tenus «à carreau» deux ans avant de recommencer à dépenser sans compter.
Enfin, elle met en avant que le rapport ignore injus-tement les «spécificités» de Levallois-Perret comme “son dynamisme économique, sa qualité de vie et les services publics diversifiés proposés à la population” …
En effet, la Chambre régionale des comptes semble plutôt avoir mis le doigt sur une autre «spécificité» moins reluisante : une ville gérée par un couple de nuisibles aux dents particulièrement longes et munis de doigts très crochus, de l’espèce très vorace des «aedilis praedator balkanii»… qui, indubitablement doit appar-tenir à l’ordre des diptères, et être une variété de la mouche à m… si l’on se réfère à son extrême appétence pour l’or – «crotte des Dieux» selon Reik, cité par Emile Borneman dans «Psychanalyse de l’Argent».
Epilogue – provisoire – de cette «affaire» : une réunion hallucinante du Conseil municipal de Levallois Perret qui s’est tenue le lundi 29 juin 2009. L’article du Monde parle «d’un conseil qui a duré plus de huit heures, histoire de décourager journalistes et opposants politiques». .. En effet, après 4 heures de séance, selon Rue89 qui a mis en scène une vidéo «l’assistance s’était réduite d’une centaine à une vingtaine de personnes - en gros, quinze supporteurs du maire et cinq partisans de la gauche»… Patrick Balkany : “Si c’est trop long, j’irai boire un coup !”.
On appréciera l’élégance tant du procédé que de la déclaration…
Qui n’a au demeurant rien de bien surprenant. Patrick Balkany étant la vulgarité la plus épaisse incarnée et il suffit de regarder la photo - une tête en forme de poire digne d’une marionnette des Guignols de l’Info ! - qui illustre l’article du Monde pour se douter que parmi les frais de réception, la ligne de crédit affectée aux vins et spiritueux ne doit pas être la moins bien fournie.