Mercredi 24 juin, David Pujadas recevait François Fillon au journal télévisé. Il commençait cet entretien par le rituel remerciement : « Merci d’avoir choisi France 2 pour cette intervention ». Essayez de votre côté d’imiter notre Premier ministre sur le même sujet politique. A moins d’être un franc-tireur du parti socialiste, et surtout plus tireur que franc, vous n’avez aucune chance d’être invité. Je me suis efforcé de réaliser ici un verbatim aussi exact que possible de cet éblouissant numéro de langue de bois, entaché d’une cascade d’euh ou d’œufs propre à nourrir un régiment et surtout à compromettre définitivement les chances de tout étudiant ou candidat postulant à un poste de quelque importance. Je me suis permis d’émailler ces nobles paroles de commentaires apparaissant dans une police différente et vais sans doute ainsi produire plusieurs billets.
DP : Le Secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme est supprimé, ça veut dire quoi, ça ne marchait pas, c’était inutile, c’était un artifice ?
FF : Non, il est pas, en réalité, il est pas supprimé, (Ah bon, j’avais mal compris, il n’est pas supprimé, donc il est toujours là ) c’est le Ministre des Affaires étrangères, (tiens, je croyais qu’il était Ministre des Affaires étrangères et européennes, les affaires européennes ne sauraient nous être étrangères, surtout après la magnifique performance de notre Président lorsque notre pays exerçait la Présidence du Conseil européen ) Bernard Kouchner, qui a en responsabilité désormais la fonction qui était celle de Rama Yade.
DP : On aurait pu avoir ce raisonnement avant.
FF : C’qu’on a fait, on fait des essais, on peut parfois se tromper (Je suis confondu devant tant d’humilité.) Euh, on est arrivé, - DP : là, c’était une erreur ? – FF : avec Bernard Kouchner et Rama Yade, à la conclusion qu’c’était difficile pour une personne d’occuper seulement cette fonction-là, (en effet, c’eut été plus facile en ajoutant à cette fonction d’autres activités plus ou moins prenantes qui l’auraient davantage occupée ) c’était très très très très très compliqué (bigre, ce devait être hyper compliqué, même pas à la portée d’un hyper-président) ça n’était pas au fond extrêmement efficace, donc on a préféré remettre cette fonction dans le portefeuille de Bernard Kouchner qui le le défendra (Qui défendra quoi ? le, prénom personnel masculin complément d’objet de défendra, ne saurait nous renvoyer à fonction, nom féminin. Pointerait-il vers portefeuille, peut-être le même qui sut recueillir les honoraires d’études bien documentées ? Cessons de plaisanter: puisqu’il est question d’efficacité, au lieu de s’en remettre à un seul responsable, qui risque de ne pas prendre en compte tous les aspects d’un problème, il est toujours préférable de le confier à au moins deux entités compétentes et d’arbitrer ensuite entre les deux. C’est même ainsi que l’on rend la justice, en confrontant une défense et une accusation. C’est bien le moins en matière de droits de l’homme. Les confier à un ex-humanitaire converti aux nécessités de la «real politik revient à les sacrifier.) avec beaucoup de talent. (ne jamais oublier de flatter les transfuges socialistes).