La Belgique manque de prisons car la surpopulation carcérale y est devenue un véritable fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur, tant du point de vue humain qu’en terme de gestion opérationnelle.
Il faudrait sept établissements pénitentiaires supplémentaires, selon le ministre fédéral de la Justice, ainsi que la rénovation de huit qui datent du 19e siècle mais, voilà, l’Etat fédéral dit ne pas avoir les moyens financiers pour procéder sans délai à ces investissements.
Après des années de gestion erratique de la problématique carcérale, il y a maintenant le feu au lac. Deux solutions d’urgence ont été décidées. La première, quasi vitale au vu du contexte même si elle est discutable, consiste à libérer quelques centaines de détenus pour réduire la pression avant l’été. La seconde, plus originale, sera de louer pendant trois ou quatre ans une prison aux Pays-Bas où ce genre de problème n’existe pas. Coût estimé : 30 millions d’euros par an. Soit 90 à 120 millions sur trois ou quatre ans. Plus si cette alternative devient du provisoire définitif, ce qui n’est pas impossible.
A force de reporter sans arrêt les problèmes sociétaux, une manie politique en Belgique relevant de la « communautarisation » de tout ce qui bouge, l’Etat fédéral, de plus en plus désargenté, en arrive à ne plus pouvoir appliquer que des rustines. En voici un bel exemple. Pour la petite histoire, cette prison made in Netherlands sera réservée aux détenus néerlandophones car le personnel pénitentiaire sera néerlandais.
Quant à savoir pourquoi les Pays-Bas ne connaissent pas de problème de surpopulation carcérale, je donne ma langue au chat. Si vous savez, allez-y, expliquez-nous. Une chose est toutefois certaine : les Néerlandais sont des gens prévoyants et entreprenants. J’ajouterai que la Flandre réclame la régionalisation de certains domaines de la Justice, dont précisément celui des établissements pénitentiaires.
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Le corps incarcéré : un documentaire du Monde.fr qui interpelle.
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