Depuis quelques années, une épidémie de rires court dans les hôpitaux de Montréal. C'est que Dr Clown, dont le rire est contagieux, prescrit des sourires aux petits et aux grands... à n'en plus finir!
«Les enfants malades deviennent parfois de petits adultes avant l'âge. Dr Clown est là pour leur permettre de redevenir des enfants, de jouer et de sourire malgré leur maladie», explique d'emblée la directrice psychosociale de Dr Clown, Florence Vinit.
C'est en 1999, à Montréal, que le projet de Dr Clown a vu le jour. Aujourd'hui, l'organisme sans but lucratif compte 23 clowns thérapeutiques, qui visitent chaque semaine huit centres d'hébergement pour personnes âgées et trois hôpitaux pour enfants.
Avec Dr Clown, tout est basé sur l'instant présent. Les spectacles sont improvisés et personnalisés pour le bénéficiaire, qui devient dès lors le centre du spectacle, le metteur en scène ou le héros de l'histoire.
Entre les traitements et les médicaments, le rire crée une diversion pour les petits tout comme pour les grands. Les improvisations, la musique et les jeux des clowns sont autant d'occasions de détourner l'attention des enfants de leurs préoccupations et de la douleur, du moins pendant un moment.
«On l'observe au niveau du déroulement des procédures ou des thérapies. Quand les clowns sont là, par exemple, lors de l'installation d'un soluté, cela détourne l'attention de l'enfant, ce qui peut diminuer sa perception de la douleur», remarque Florence Vinit. Celle-ci ajoute que, avec Dr Clown, les enfants ont l'occasion d'exprimer leurs émotions par le jeu, eux qui vivent souvent beaucoup de peur et de colère.
Le fait de rire et de s'amuser diminue aussi leur anxiété. «Quand un médecin vient nous voir parce qu'une fillette de quatre ans ne mange pas depuis plusieurs jours, et que les clowns réussissent à lui faire manger un biscuit, on voit l'impact concret de notre travail, affirme la directrice psychosociale. C'est pareil lorsqu'un enfant nous dit qu'il est content de voir sa mère recommencer à sourire.»
Au fil des ans, on s'est aperçu que le fait de rire à l'hôpital ne profitait pas qu'aux enfants, aux personnes âgées et aux patients. Celui-ci a un impact sur tout le personnel soignant! Une recherche a démontré que la présence des clowns thérapeutiques dans un service avait un impact sur les infirmières, qui sourient plus souvent et voient leur niveau de stress diminuer les jours de visite des clowns, en plus d'interagir davantage entre elles, avec les patients et avec les familles des patients. «N'oublions pas que le rire, tout comme le sourire, est contagieux. Propageons sans tarder l'épidémie!», conclut Florence Vinit.
Katia Mayrand, (servicevie.com)
Bonne journée,
Marie claude