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Il y a encore deux jours, je ne connaissais pas leur existence. Quoi? Tu connais pas BLURT ???? J'ai bien compris en regardant le public de la salle que ce concert était spécial, genre fan club chic, réunion d'ex-punks devenus néo-branchés qui venaient se donner encore des frissons avec un mec de 60 ans toujours pas revenu de sa coupe iroquois. Bref Blurt fait partie de la légende rock, enfin surtout sa figure, son poète, son éructeur, son aboyeur : Ted Milton. Le garçon a une classe toute anglaise, cheveux rasés, crête discrète, costume, saxophone. Moi c'est l'affiche qui m'a fait venir. Croisée par hasard sur les murs de la ville. Beau graphisme, pogo jazz noir écrit en petit. The last last tour, deuxième version. Ca c'est de l'ironie de vieux briscards annonçant depuis trop longtemps (ça fait 28 ans que ça tourne) leur ultime tournée.
Et me voilà au milieu de fans absolus qui ont déjà du voir le trio 20 fois en concert dans toute l'Europe, ou peut-être à Berlin en 81. Blurt y avait enregistré son deuxième album. Un live "In berlin", devenu mythique. L'onde monte dès les premiers roulements de tambour. La Batterie se joue comme une machine, presque une transe. La guitare enchérit là dessus. Milton a la base pour lancer ses phrasées de free sax et ses grondements de poète. On pense à The Ex, en plus direct, plus rock, plus populaire presque. Je m'attendais à un truc plus expérimental. Là leur musique puise à des sources populaires qui rendent leur musique immédiatement accessible : funk, jazz, hip hop, afrobeat, blues. La musique noire colle aux baskets du grand white English. C'est bon très bon même. Je jette un oeil autour. Ca sourit de plaisir. Parait qu'en plus le sir Milton était de bonne humeur ce soir là.
Tout ça se passait au Live@Dot, nouvelle salle berlinoise installée en lieu et place du Club 103 aux pieds du Oberbaumbrücke, à Kreuzberg. Bonne taille de salle, bonne prog. A suivre...