Au cours de son discours, ce premier juillet à Astana , le président Pérès a surtout réussi un véritable coup de maître en écartant l’Iran du reste des pays arabes et musulmans . En effet, le sommet interconfessionnel à la capitale du Kazakhstan, était boycotté par le représentant iranien qui a quitté la salle, alors que de nombreuses personnalités musulmanes et politiques, dont l'émir du Qatar, le cheikh Hamad Ben Khalifa ont apprécié l’initiative du président israélien qui a notamment appelé le roi d'Arabie Saoudite à rencontrer les Israéliens à Riyad ou à Jérusalem.
M. Pères s’est adressé directement à des centaines de représentants des pays musulmans et arabes ce que n’a pas forcément apprécié Téhéran.
Au cours d'un déjeuner organisé ensuite pour la délégation israélienne, Pérès a rapporté que l'Iran avait vigoureusement tenté d'empêcher cette visite par tous les moyens. "Le chef du gouvernement (Benjamin Netanyahu) m'a appelé à deux reprises me demandant de reconsidérer ce déplacement" a raconté le président israélien qui a également affirmé : "C'est la première fois que je vois de mes propres yeux un musulman qui quitte un endroit alors que nous y restons avec tous les autres ! Aujourd'hui l'Iran a ressenti ce cuisant échec, et est restée isolée".
Effectivement, l’Iran n’a jamais ressenti un tel isolement dans son voisinage qu’avec la visite récente du président au Kazakhstan à l’Azerbaïdjan, deux grands pays musulmans à grande importance stratégique pour les israéliens. Téhéran a même rappelé, pour consultation, son ambassadeur en Azerbaïdjan à la suite de visite du président israélien Shimon Pères à Bakou.
"L’Azerbaïdjan a prouvé être un vrai ami d’Israël, et je suis content que malgré les menaces graves de la part de l’Iran visant à annuler et à saboter ma visite, l’Azerbaïdjan n’a pas cédé aux pressions et a décidé de renforcer ses relations stratégiques avec Israël", a dit M. Pères le 29 lundi M. Pères.
La République d'Azerbaïdjan, à majorité musulmane, est en proie à un bras de fer interne depuis plusieurs années entre l'influence de l'occident et celle du sud. Elle est par ailleurs inquiète du rôle que joue l'Iran dans sa zone frontalière. L'Etat d'Israël et la République d'Azerbaïdjan ont également lancé une coopération dans le domaine des services secrets et des renseignements. Ilham Aliyev, président de l'Azerbaïdjan a déclaré vouloir renforcer ses liens avec Israël dans le but de se prémunir contre la menace iranienne.
L’Azerbaïdjan et Israël ont déjà signé des contrats de plusieurs millions de dollars portant sur des armes israéliennes pour Bakou. Selon l'accord signé par le ministère de la Défense israélien et le gouvernement azerbaïdjanais, en 2008, l'Etat juif s'engage à fournir à la République du Caucase (frontalière de l'Iran), des munitions, des mortiers et des moyens de communication. Israël et l’Azerbaïdjan avaient également lancé une coopération dans le domaine des services secrets et des renseignements. Lors de sa visite sur place le 28 juin dernier le président israélien Shimon Pères a affirmé que l’Azerbaïdjan « être un vrai ami d’Israël ».
L’Etat juif entretient aussi des liens étroits dans le domaine militaire avec l’autre pays voisin, le Kazakhstan. Ce pays est d'autant plus important, qu'il touche directement l'Iran. Les services de sécurité du Kazakhstan (KNB) et le ministère de la Défense de ce pays ont aussi acheté des armes à des sociétés israéliennes.
Au cours de son déplacement officiel dans ce pays, M. Pères a aussi insisté le 29 juin que l’objectif de cette visite est de renforcer les liens stratégiques, politiques et économiques" avec cette républiques à prédominance musulmane, qui est au carrefour de la Russie, de la Chine et de l’Iran.
Le président du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, lors d'une conférence de presse donnée dans la capitale Astana, en présence de son homologue israélien, Shimon Pérès, a notamment affirmé à son hôte que son pays n’effectuerait pas de transfert "nucléaire" vers l'Iran et ne fournirait aucune aide à l'Iran dans ses efforts pour se doter de l'arme nucléaire.
Nazarbaïev a déclaré : "Je comprends que vous soyez inquiets, et nous le sommes aussi à ce sujet. Il n'y aura, de notre part, aucune fuite ou transfert, vers une quelconque destination, de tout ce concerne la technologie nucléaire".
La frustration cotée iranienne est à son comble, et la réaction du représentant iranien qui a quitté la salle lorsque le président Shimon Pérès a prononcé son discours, ce 1 juillet, à Astana a montrée le degré d’isolement de Téhéran en Asie Centrale.
Le renforcement des relations stratégiques israélo azerbaïdjanaises et israélo- kazakhstanaises sont aujourd’hui nécessaire pour contrarier les ambitions militaires et nucléaires effrayantes de l’Iran. Le programme nucléaire de l'Iran est une menace pour l’Asie Centrale comme pour Israël.
Les israéliens ne s'y trompent pas quand ils renforcent leur présence au Azerbaïdjan et au Kazakhstan. L'aviation
israélienne pourra utiliser l’espace aérien de ces deux pays pour intervenir immédiatement dès que le feu vert sera donné pour détruire les installations nucléaires de Téhéran.
La puissance de la dissuasion israélienne face à une menace nucléaire iranienne a toutes les chances d'être efficace si Tsahal décide d’installer une partie de ses avions de combat en
Azerbaïdjan et au Kazakhstan pour mener des raides efficaces contre les dizaines d'installations nucléaires éparpillées sur l'ensemble du vaste territoire iranien.
Tsahal pour notamment utiliser les territoires de ces deux pays d’Asie centrale pour réapprovisionner en vol les avions de combat à l'aller comme au retour. Les stratèges israéliens pourront aussi décidé d'installer des missiles balistiques de type Jéricho I, II et III sur les territoires de leurs alliés en Azerbaïdjan et au Kazakhstan.
La puissance de la dissuasion israélienne face à une menace nucléaire iranienne a toutes les chances d'être efficace justement parce que les israéliens sont déjà présents à Astana et à Bakou.
Ftouh Souhail