Sebastian Coe, 51 ans le 29 septembre, est l'homme des grands rendez-vous. Tout jeune, il préfère déjà courir plutôt que de monter sur un vélo, et son père, convaincu des talents de son fils aîné, devient son entraîneur. Une collaboration fructueuse qui les emmène des pistes cendrées de la cité industrielle de Sheffield, où Sebastian grandit, aux plus importantes rencontres de l'athlétisme mondial. En 1979, des "Bislett Games" d’Oslo à la "Weltklasse" de Zürich, le coureur britannique brise les records du monde dans le 800m, le 1500m et le mile (1,609 km).
Fidèle à lui-même de Moscou à Los Angeles
Un an plus tard, en 1980, aux Jeux Olympiques de Moscou, Coe est favori dans sa distance de prédilection, le 800m. Mais, ne parvenant pas à entrer réellement dans la course, il manque l’or, malgré une fantastique remontée dans la dernière ligne droite. Il prend la deuxième place derrière son compatriote Steve Ovett.
Le champion de demi-fond n’est donc pas au rendez-vous là où on l‘attendait et le doute l’envahit. Le recordman se demande, tout comme la presse britannique, s’il est capable de gagner "là où ça compte vraiment". Autrement dit, peut-il transformer ses records en or olympique ? La réponse est "oui". Il le prouve six jours plus tard lors de la finale du 1500m où un savant mélange de tactique et de célérité le propulse le premier à la ligne d’arrivée.
Quatre ans plus tard, et contre toute attente, Coe est de retour aux Jeux Olympiques à Los Angeles. Ni l’insidieuse maladie qui sabote sa saison 1983, ni la courte réhabilitation, ni un programme chargé de sept courses en neuf jours, ne l’empêchent de monter sur le podium. Malgré les ambitions d’une nouvelle génération de coureurs, le tenace Britannique réalise une copie conforme de sa performance olympique moscovite : la médaille d’argent dans le 800m et l’or dans le 1500m. Il devient ainsi le premier athlète de l’histoire olympique à défendre victorieusement son titre dans le 1500m : un camouflet cinglant à tous ceux qui ne croyaient pas à son retour au plus haut niveau.
Toujours dans le Mouvement
En 1990, six ans après ses derniers Jeux Olympiques, Sebastian Coe met un terme à sa carrière sportive. Toutefois, ce n’est pas encore la fin des grands rendez-vous entre lui et le Mouvement olympique. Au sein du Comité International Olympique (CIO), il est parmi les premiers membres de la commission des athlètes (1981-1996) ; il siège plusieurs années durant dans différentes autres commissions telles que la commission médicale ou la commission du sport pour tous. Sebastian Coe est actuellement membre de la Fondation Internationale pour la Trêve Olympique.
En course pour les Jeux
Le 6 juillet 2005, plus de 20 ans ont passé depuis sa dernière victoire olympique, mais Coe remonte sur le podium. En tant que président de la candidature de Londres pour les Jeux de 2012, il présente en effet le dossier de la capitale britannique devant la 117e Session du CIO à Singapour. Dans le sprint final, la City l'emporte face aux villes de Paris, New York, Moscou et Madrid. Les membres du CIO la plébiscitent au quatrième tour de scrutin avec 54 voix sur 104. Coe peut à nouveau savourer une victoire "là où ça compte vraiment".
A présent, Lord Coe est à la tête du comité d’organisation des Jeux de
2012 à Londres : son prochain grand rendez-vous est pris.