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Il y a des jours où…

Par Daniel Valdenaire
Non, ne croyez surtout pas que j’écris cette note le cerveau remplit de ressentiment. Chacun a son propre parcours lequel, la plupart du temps se déroule en fonction d’une sociologie qui, comme à la roulette russe, permet aux uns ce qu’elles refusent aux autres. Et ces autres-là ont bien du mal, quand ils en éprouvent la nécessité, à rattraper les premiers, lesquels ont put, grâce à leur avance faire fructifier celle-ci. Un handicap se comble rarement et si par un hasard extraordinaire celui-ci se comble et que le retardataire rejoint les premiers, il doit souvent justifier cette volonté ou alors la cacher car, il sait qu’il ne sera pas accepté parmi ceux qui  » savent « . Alors que doit faire celui qui éprouve le besoin vital de rejoindre les étoiles ? Il risque de s’y brûler, tel Icare. Il risque le ridicule. Il risque surtout la négation de ce qu’il désire ardemment. Il a beau sauter «  d’intelligence «  en intelligence « . Il a beau passer et repasser devant les détenteurs de savoir, ceux-ci ne le voient pas car, ils sont très occupés par cette suffisance que donne le «  savoir « . Mais il insiste et ne peut accepter sa condition, alors il biaise, il contourne, simule. Parce que le «  savoir «  va de pair avec le matériel. Le savoir «  joue au golf «  Pouvez-vous imaginer une partie de golf sans expression du «  savoir « ? Non, même sur un 9 trous, alors sur 18, vous pensez ! Oh ! Je vois que vous vous dîtes : - Mais que se passe-t-il ? Quelle mouche l’a donc piqué ? Et bien oui, j’ai été piqué ce matin ! Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais ce matin on a pas voulu que je rejoigne ce monde de la connaissance. D’un simple clic, on m’a fermé la porte au nez. Oh ! La personne qui a fermé cette porte est une personne très gentille. Très comme il faut. Très détentrice de «  savoir «  Sommité de la littérature. Grande prêtresse de la qualité de l’écriture. Humaniste sélective. Oui, cela existe. Tout existe dans ce monde. Et puis m’est venu, tel un rayon de soleil, le réconfort grâce à la lecture, il a quelques mois du magnifique de Muriel Barbéry «  L’élégance du hérisson « . Ce livre en tête des ventes depuis un an prouve que je ne suis pas seul lutter contre l’ostracisme, que je ne suis pas le seul à essayer de gravir les sommets de l’Olympe. Je pense à Renée, la principale héroïne de ce roman, La concierge Renée, si concierge, mais si belle par sa connaissance de l’âme humaine. « ”Je m’appelle Renée, j’ai cinquante-quatre ans et je suis la concierge du 7 rue de Grenelle, un immeuble bourgeois. Je suis veuve, petite, laide, grassouillette, j’ai des oignons aux pieds et, à en croire certains matins auto-incommodants, une haleine de mammouth. Mais surtout, je suis si conforme à l’idée que l’on se fait des concierges qu’il ne viendrait à l’idée de personne que je suis plus lettrée que tous ces riches suffisants. »

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