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Origine et signification de quelques expressions françaises

Publié le 17 mai 2009 par Asmaa007

Expressions

Significations

 

Origines

 

''rouler dans la farine''

tromper, duper.

Au début du XIXème siècle, le verbe ''rouler'' signifiait ''duper, tromper''.
La ''farine'' quant à elle symbolisait des arguments factices, de ''belles paroles''.
''Se faire rouler dans la farine'' signifie que l'on a été dupé par des arguments trompeurs.

"boire la tasse"

Avaler de l'eau en se baignant.

Lorsque l'on se baigne, il arrive parfois que l'on avale de l'eau involontairement. Cela s'appelle "boire la tasse". L'expression, très courant, est une variante des anciennes formules "boire la grande tasse", ou encore "boire un bouillon". Celles-ci apparurent vers la fin du XVIIIe siècle et le sens figuré en était "échouer". Aujourd'hui, celui-ci a disparu et seul le sens propre est encore utilisé.

" bailler aux corneilles "

rêvasser, perdre son temps en regardant en l'air niaisement

Cette expression date du XVIIème siècle, et voulait dire : ne rien faire, musarder comme un nigaud; regarder en l'air, rester sans rien faire. On écrivait "bayer" et non "bailler". Pour respecter la tradition écrite française, on devrait écrire encore aujourd'hui "bayer". L'autre orthographe n'est toutefois pas mauvaise. Dès le XVème siècle, on utilisait l'expression "baster aux corneilles", qui signifiait : attendre vainement. Le verbe "bayer" est une variante de "béer" (latin batare) et se distingue de "bailler" qui dérive du latin bataculare (dérivé de batare). En français, "béer", bayer signifient "avoir la bouche ouverte", tandis que "bailler" signifie ouvrir involontairement la bouche par un mouvement de large inspiration, accompagné d'une contraction spasmodique des muscles du gosier. Par analogie, être entrouvert, mal fermé ou ajusté. La bouche "bée" (de béer) ouverte, dénote l'ébahissement, l'étonnement niais. "Corneille" représente au XVIeème siècle un "objet insignifiant, sans importance", tant lorsque le mot désigne l'oiseau (chasser un gibier sans valeur) et au figuré (s'attacher à un objet sans valeur, indigne de soi) que lorsqu'il désigne le fruit du cornouiller (corneille ou cornouille). "Bayer aux corneilles" signifie donc ouvrir niaisement la bouche en contemplant (ou en désirant) une chose aussi insignifiante que l'est la corneille pour le chasseur ou la cornouille pour l'amateur de fruits.

"être sur son trente-et-un"

être en habit de fête.

Se vêtir de ses plus beaux atours.

L’origine de cette expression, connue dès 1833, est très controversée, il en existe cependant deux versions plausibles:

  1. Cette expression fait référence au drap de trentain qui était un tissu de qualité supérieure et coûteux du XIIe au XVIème siècle. La chaîne de ce tissu se composait de trente centaines de fils. Se faire un vêtement dans ce tissu était alors un luxe suprême.
  2. L’origine de cette locution serait un jeu de cartes très prisé au XIXème siècle dans les milieux populaires: le trente et un. Jeu dans lequel le trente et unième point est le point gagnant, le point le plus enviable car le meilleur, le plus “beau”.

''une autre paire de manche''

Une toute autre affaire.

Au XVIème siècle, les femmes amoureuses pouvaient donner à un chevalier une des manches de leurs habits, car celles-ci n'étaient pas cousues définitivement. Ce geste symbolisait la fidélité. "Une autre paire de manche" aurait donc pu signifier que l'un ou l'autre avait été infidèle et avait commencé une nouvelle histoire d'amour, donc quelque chose de très différent. A la même époque, on pouvait changer les manches de ses vêtements en fonction des activités que l'on allait exercer. Passer d'une paire de manches à une autre signifiait donc que l'on allait faire des choses tout à fait différentes. Cette expression est restée pour signifier que l'on passe d'un sujet ou d'une occupation à une autre qui n’a aucun lien.

''avoir la dalle''

Avoir faim.

Au XIVème siècle, une "dalle" était une sorte de gouttière. Au sens figuré, il s’agissait de la gorge, l’œsophage. Ainsi l’expression "avoir la dalle en pente" signifiait-elle "boire souvent et beaucoup d’alcool". Vers la fin du XIXème siècle est apparu "avoir la dalle", dont le sens est "avoir un gros appétit". Aujourd’hui, on emploie cette expression pour dire qu’on a très faim.

''c'est la fin des haricots''

La fin de tout.

Au siècle dernier, on distribuait dans les internats des haricots aux élèves, quand on ne savait plus quoi leur donner en guise de nourriture. En effet, le haricot était considéré comme un aliment de base, voire médiocre. Quand il n’y avait même plus de haricots à manger, c’était la fin de tout. C’est de là que provient l’expression "C’est la fin des haricots" que l’on emploie quand on veut signifier que "c’est la fin du monde", souvent de façon ironique.

''avoir carte blanche''

Etre libre de prendre l'initiative.

"Carte blanche" apparaît dès 1451 dans le sens de "libre initiative". Plus tard, on dira "donner la carte blanche à quelqu'un" pour signifier qu'on lui laisse dicter ses conditions. Enfin, au XVIIème siècle, "donner carte blanche" prend le sens de "donner les pleins pouvoirs". Aujourd'hui, l'expression signifie qu'on laisse une personne prendre toutes les initiatives qu'elle souhaite.

"avoir un poil dans la main"

Etre très paresseux.

L'origine de cette expression qui date du début du XIXème siècle n'est pas connue.

L'expression ''avoir un poil dans la main'' est une image. Elle insinue qu'à force de ne rien faire, la pilosité se développe dans la paume de la main. Le poil pousse dans la main par manque d'usage de celle-ci. Cependant, cela est techniquement impossible.

"tomber dans le panneau"

Se faire piéger.

Le mot panneau vient de panel (1160-1174), lui-même issu du latin populaire "pannellus", dérivé de "pannus" : morceau d'étoffe.
Il désigne tout d'abord divers objets en tissu, puis un morceau d'étoffe en couture et à partir de 1213, il désigne une surface rigide dans le vocabulaire de la menuiserie, de l'architecture et de la décoration. En 1285, la chasse s'approprie ce terme pour désigner le piège constitué d'un filet destiné à attraper le gibier.
Utilisation qui est à l'origine de l'expression ''tomber dans le panneau'' ou ''donner dans le panneau'' lorsque l'on parle de quelqu'un qui se laisse tromper.

"rire comme un bossu"

Rire à gorge déployée

La date d'apparition de cette expression n'est pas précise, mais elle semble dater du XIXème siècle.
Sa compréhension est très simple, basée sur deux équations sans aucune inconnue :
- De quelqu'un qui rit beaucoup, on dit qu'il ''se tord de rire''
- Un bossu est quelque peu tordu.
On en déduit donc aisément et concomitamment la source de cette expression.

"passer sur le billard"

Passer sur une table d'opération, se faire opérer.

Les billards furent très utiles en 1914-1918, durant la première Guerre mondiale.
Comme on manquait de tables d'opération, ils furent réquisitionnés pour opérer les blessés.
D'où l'expression ''passer sur le billard''.
De plus, ''rester sur le billard'' veut dire mourir en subissant une opération de chirurgie.


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