Le verdict est tombé, 12 ans de réclusion pour Daniel Cosculluela, psychiatre de bergerac, accusé d'abus sexuel sur quatre de ses patientes.
Il est vrai qu'on peut se poser la question de l'exagération dans la durée de la peine (12 ans), quand on compare avec la peine encouru par le "gang des barbares" (22 ans, et 12 ans de réclusion, Cf Affaire Ilan Halimi).
Il est vrai aussi qu'il est surprenant qu'il y ai cette condamnation sans preuve tangible. Violée pendant 2 ans ? Sous hypnose ?? A l'insu de son plein gré ?
Mais dans tout les cas, le psychiatre est en tort. Il n'a pas ŕ avoir de relations sexuelles avec ses patients ou patientes. Il ne peut y avoir d'équilibre et de libre choix tant qu'existe cette relation médecin-patient. Le médecin, (le psychiatre, le psychothérapeute en particulier) entre dans l'intimité psychologique du patient, sentant ses atouts , mais aussi ses faiblesses. Il est pour certains(es) le "tout puissant", celui qui "sait".
Męme si la théorie de transfert et contre-transfert (Edmund Freud) est remise en question, il est indéniable qu'il se passe quelque chose au niveau affect dans cette relation. Le patient est sensé ętre celui qui vient pour régler un problčme, le médecin n'est pas sensé lui en créer un autre.
Méfiance cependant, la manipulation est bilatérale, elle vient des deux cotés, du patient comme du médecin. Je sais pertinemment que je manipule ŕ longueur de journée des patients, comme ils me manipulent ŕ longueur de journée. (L'un pour avoir une "écoute" type caliméro, l'autre pour avoir tel ou tel avantage, tel ou tel bénéfice secondaire auprčs de ses proches, de ses employeurs).
Je n'ai lu que les rapports d'audiences publiques de ce procčs (et quelques autres témoignages, par exemple ICI , dans les commentaires de femmes pour et contre ce médecin, elles l'ont apparemment cotoyés de prčs), mais l'attitude d'une des plaignantes me parait... pour le moins équivoque. Ca sent la frustration ŕ plein nez.
D'un autre coté, il semble que les relations sexuelles entre médecin et patient ne soient pas si rare que ça : 7 ŕ 10% des psychiatres en auraient eu ! (je n'ai plus la source, chercher sur google.. etude canadienne il me semble).
Il y a meme eu un bouquin ŕ ce sujet : Histoires de relations sexuelles entre patients et thérapeutes :
"L’attirance sexuelle rôde autour du divan de l’analyste et du cabinet du thérapeute. Beaucoup y succombent, et depuis toujours, depuis les premiers jours de la psychanalyse. Ce n’est pas un secret, mais le sujet est encore tabou.
Carl Gustav Jung ? Il fut l’amant fougueux de sa premičre patiente, Sabina Spielrein. Sandor Ferenczi ? Marié ŕ Gizella Palos, une ancienne patiente, follement amoureux de la jeune Elma, fille de Gizella, il se laisse caresser et embrasser par Clara Thompson, une autre de ses patientes. Otto Rank ? Il fit comme René Allendy : il coucha avec sa célčbre patiente Anaďs Nin. Julius Spier ? Il attrapa dans ses filets la gracieuse Etty Hillsum. Karen Horney ? Elle fut l’amante du jeune Erich Fromm, lui-męme déjŕ marié ŕ son ancienne analyste, Frieda Fromm-Reichman. Sans parler de Wilhelm Stekel, qui séduisit toutes ses patientes, ou de Victor Tausk, fiancé ŕ l’une de ses patientes, ou de Sandor Rado, ou de Wilhelm Reich, ou de Fritz Perls, le pčre de la Gestalt, ou encore d’Oskar Pfister… Tous et toutes, connus ou moins connus, entretinrent avec leurs patients et patientes des relations sexuelles !
C’est leur histoire que raconte ce livre, ainsi que celle des milliers de femmes et d’hommes qui, aujourd’hui, ŕ travers le monde, voient ainsi leur vie bouleversée. Mais qui est le loup et qui est l’agneau ? Toutes ces relations se ressemblent-elles ? Quels thérapeutes profitent de quels patients ? Qui souffre le plus ? Les sentiments ont-ils leur place dans la thérapie ? Peut-on se protéger ? Et que se passe-t-il quand la relation - amoureuse ou purement sexuelle - s’achčve ?"
Il est donc ŕ mes yeux en tout cas, entičrement fautif, en tort, et justement condamnable (... enfin 12 ans quand męme ?? )
Libre aux médecins et ŕ leur patients d'avoir des relations sexuelles s'ils le souhaitent, mais il y a nécessité de couper toute relations thérapeutiques. Il ne faut plus que l'un soit le patient de l'autre, qu'il n'y ai plus ce rapport de force inégal.