Ça vous a plu ? Vous avez aimé ce petit suspense républicain qui a duré toute la semaine, avec le point culminant dimanche ? La France démocrate et républicaine, unie dans un front commun, avait les yeux braqués sur Hénin-Beaumont, ville dévastée économiquement et socialement par la fermeture des mines, plus la corruption et le népotisme d'un socialisme local quasiment mafieux.
Bien sûr, je suis ravi de voir que le FN s'est viandé à la porte de la mairie. Mais n'empêche : 48 % ! Quasiment un électeur sur deux, à plus de 60 % de taux de participation, ce qui pour une élection partielle est exceptionnel. L'UMP, le PS, les Verts... tout le monde a appelé pour Duquenne, le candidat divers-gauche, devenu leader du Front républicain le temps d'une élection, confortant les frontistes dans leur rôle du "seul contre tous" tandis qu'ils augmentaient leur score de 18 points et ont donc également progressé en voix.
Dimanche soir, la défaite du Front national (plus que la victoire de Duquenne) a donc ouvert le bal des pleureuses de la République, alignant les regrets, les hourras pour le sauvetage de la démocratie, poussant tous un gros ouf de soulagement. Jusqu'à la prochaine fois.
Tant mieux pour les habitants d'Hénin-Beaumont, y compris ceux qui ont voté FN. Ils ne seront pas le labo de l'extrême droite comme ont pu l'être Vitrolles ou Orange et Marignane. L'équipe élue va devoir accomplir un taff monstrueux pour relever les finances de la ville et, ce n'est pas la moindre affaire, regagner la confiance des Héninois après la catastrophe Dalongeville.
Par contre, ne prenons pas cette défait du FN pour le coup de grâce : ses idées sont toujours là, Le PS continue d'être lamentable et n'arrive même pas à être clair en excluant ses membres qui rejoignent Sarkozy : Rocard et Lang ont par exemple toujours leurs cartes. Rien à voir ? Voire.
À lire : liveblogging chez Intox2007. Extrait :
Il serait peut être temps que la gauche se pose des questions et apporte des solutions. N'oublions pas que localement le FN s'est emparé d"un discours anti république bananière et précarité qu'on attend de la gauche traditionnelle. Or celle-ci se laisse coincer dans les médias sur des commentaires de postures et n'ose pas aborder ces sujets sans tomber dans la boboïtude qui ne marche pas en dehors des 7e et 11e arrondissements parisiens. Alors que tout le monde attend des réponses sur le chômage, la précarité et la misère, le calendrier du PS commence par la culture et l'hebdo du PS est consacré a la bio-éthique. Sujet sans doute grave, mais moins prioritaire pour des millions de français.
Au passage, bravo aux Verts de là-bas, présents au 1er tour, pour avoir fait 300 voix de plus que le vote Europe Écologie.