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L’Anti-Christ c’est la femme

Publié le 08 juillet 2009 par Polluxe

antichristLe film Antichrist porte mal son nom. En fait c’est un film anti-femme. Le dernier film de Lars Von Trier aurait pu être un film d’horreur classique : un couple dont l’enfant est mort s’isole dans un chalet, la femme qui se révèle folle essaie de mutiler puis de tuer son mari, celui-ci parvient à se sortir de la situation et la tue, scènes sanglantes et violentes à l’appui. Cela aurait pu s’arrêter là.

Mais cela va beaucoup plus loin : la femme a sombré dans la folie suite à un travail de recherche sur les violences et les crimes commis contre les femmes au Moyen Âge et l’on comprend peu à peu qu’elle est devenue ce que les autorités religieuses de l’époque pourchassaient : une sorcière, au sens maléfique du terme. L’anti-Christ, Satan, c’est la femme. Le dernier T n’est-il pas le symbole de la femme ♀ ?

Le film recycle ainsi toutes les accusations des procès en sorcellerie : la sorcière – la femme - en symbiose avec la nature qui est l’oeuvre de Satan – les glands qui tombent des arbres attaquent littéralement la main de l’homme, les animaux agressifs parlent – est dotée de pouvoirs mystérieux, elle a une sexualité débridée – nymphomane jamais satisfaite, elle force son mari ou nue dans la forêt, se masturbe frénétiquement… Toutes les scènes sanglantes sont liées à la sexualité : après avoir usé de son mari, elle le frappe aux parties génitales provoquant une syncope, le masturbe, fait gicler du sang, perce son tibia puis y accroche une meule de pierre pour l’immobiliser ; plus tard – dans un mouvement de rédemption ? – elle se mutile en se coupant le clitoris…

sorcières
A la fin, dans l’enfer de ce chalet nommé Eden, l’homme qui est arrivé à s’enlever la meule, étrangle sa femme puis… la brûle sur un bûcher. Être innocent, psychothérapeute gentil soucieux d’aider sa femme dans le deuil,  piégé par la folie maléfique de celle qui mettait des chaussures à l’envers à leur fils – d’ailleurs mort pendant qu’ils s’accouplaient – l’homme a fini par brûler la sorcière. Alors tout d’un coup le ciel s’éclaire et la nature semble libérée…

Dire que ce film est misogyne est un euphémisme. Le metteur en scène a manifestement un problème avec les femmes et/ou la sexualité. Tout y est : peur de la castration, peur de la sexualité féminine, mystérieuse et dangereuse. Bref, un film que je déconseille à Olympe qui faisait très justement remarquer dans un billet récent que l’on tolère pour les femmes ce qui est interdit pour d’autres catégories de personnes.

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Tagged: cinéma, femme

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LES COMMENTAIRES (1)

Par yvette2000
posté le 24 février à 00:02
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Bonjour , en ce qui concerne L" anti christ " de Lars von trier , je ne suis pas convaincue qu il soit misogyne : en effet , la faute de l'homme est aussi également mis en avant car il est malsain de sa part d avoir voulu faire la thérapie de sa femme .Et ca tous les thérapeutes le savent . C est tres perilleux de faire de la thérapie sur ces proches car son affect est trop mis en jeu . Dans cette histoire de deuil ,l homme en tant que père doit faire son deuil également , chose qui n 'est pas mis en avant pour le héros , en effet Lars Von Trier a mis en avant ce coté " fort et inaccessible " que son épouse ne cesse de lui reporcher d 'ailleurs.Je pense que la femme bascule dans l horreur quand son mari sous entend qu'elle serait responsable de la mort de l'enfant et oui , car il la tiens pour responsable de lui avoir déformé les pieds en lui mettant ses chaussures à l'envers , a ce moment la , la femme perd le soutien de son thérapeute et de son mari . Elle n' a plus de repères ,elle n' a plus de limite , elle séquestre son homme parce qu'elle le rend a son tour responsable de son malheur. Le poids du déces de son enfant est très lourd car alors que le couple jouit l'enfant meurt. Pourtant plus le film avance et plus on se rend compte que cet homme qui paraissait fort et guéri s'avère lui aussi traumatisé ( hallucinations des animaux qui parlent, crises d'angoisse )
. Et lui aussi sombre dans la folie meurtrière jusqu'a en devenir ce bourreau " brûleurs de femmes " . Je crois que le propos de Lars Von Trier est plus complexes qu'il n y parait . Il ne se contente pas de définir le bien et le mal , le bourreau et la victime ,l homme et la femme .La nature féminine et la nature masculine ont leurs lumières et leurs ombres.Il serit réducteur de pencher pour un parti . Il faut chercher l'accord simple , l'harmonie de ces deux énérgies vitales . Sinon , nous repeterons encore et encore les schémas .

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