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Une saison en bleu : bilan.

Publié le 29 juin 2009 par Lben

Chronique du lundi 29 juin 2009.

Retour sur la saison 2008-2009 pour l’équipe de France après une tournée de juin qui a permis une 4ième victoire historique en Nouvelle-Zélande, très bonne surprise de cette fin de saison qui permet aux 3 entraîneurs de prouver que, lorsqu’ils ont les joueurs à disposition ( 2 semaines dans ce cas ), ils arrivent à bien travailler et surtout à avoir des résultats. Sinon, le bilan purement comptable de la saison reste de 6 victoires pour 11 matchs disputés et 5 défaites ( Australie 2 fois, Irlande, Angleterre, Nouvelle-Zélande ) et une équipe de France qui oscille entre la 5ième et la 8ième place mondiale. Rien de bien transcendant.

En ce qui concerne l’analyse des performances des joueurs français, par contre, il y a plus de motifs de satisfaction. Une ossature forte s’est créée cette saison et lorsque l’on regarde individuellement, il apparaît qu’il y a pas mal de joueurs qui ont progressé, en tout cas plus que ceux qui ont régressé.

Une ossature forte qui se dégage :

Lorsque l’on fait la synthèse de la tournée de novembre, du Tournoi et de celle de juin, il apparaît que les entraîneurs ont visiblement une idée assez précise de l’équipe type qu’il souhaite. Le problème, bien sûr, étant que face à la longueur de la saison et le nombre important de blessés, cette équipe type n’est pas souvent apparue sur le terrain.

En première ligne, l’explosion de Barcella  et la montée en puissance de Thomas Domingo ont mis en retrait Lionel Faure qui est pénalisé par son âge en vue de la Coupe du Monde dans 2 ans. Au talonnage, William Servat possède aujourd’hui un temps d’avance sur Dimitri Szarzewski qui paye une saison moyenne du Stade Français et une absence de progression dans son jeu. Derrière Guirado et Keyser se tirent la bourre et c’est tant mieux pour l’équipe de France. A droite, quid de Lecouls qui semble condamné par le différent médical entre l’équipe de France et le Stade Toulousain ? Nicolas Mas semble être le numéro 3 titulaire avec Sylvain Marconnet de retour et peut être l’émergence de Luc Ducalcon la saison prochaine.

En 2ième ligne, au milieu de la saison, la paire Nallet - Chabal semblait tenir la corde mais la solidité de Romain Millo-Cluski lors de cette tournée et le retour réussi de Pascal Papé ont complètement changé la donne, sachant notamment que l’âge du capitaine peut être un problème pour atteindre 2011.

En 3ième ligne, les 3 titulaires en puissance semblent être Dusautoir- Harinordoquy- Ouedraogo même si, justement, cette association semble en manquer, de puissance. Seul Picamoles est apparu comme alternative durable à ces 3 là.

A la mêlée, c’est la bouteille à l’encre. Entre Moragan Parra, qui semble être le chouchou, Sébastien Tillous-Bordes, qui est définitivement le plus solide, Julien Dupuy, qui est la bonne surprise, Dimitri Yachvili, qui est toujours là mais qui marque le pas, Jean-Baptiste Ellisalde qui n’est plus là et qui devra sacrément se relancer la saison prochaine et Frédéric Michalak qui est sur une voie de garage, le choix semble énorme en quantité. Souhaitons qui le soit aussi en qualité.

En 10, un duo semble se dégager même si ses performances ne sont pas linéaires : Lionel Beauxis, pour les conditions difficiles qui requièrent du jeu au pied ( il aurait été parfait à Wellington ) et François Trinh-Duc, pour un animation offensive plus importante ( s’il s’était reposé à Wellington et qu’il avait joué à Sydney, cela aurait certainement été plus cohérent face aux conditions de jeu ), sont potentiellement les 2 ouvreurs de l’équipe de France. David Skréla et peut-être Frédéric Michalak sont des options possibles mais des joueurs qui ne sont pas des ouvreurs dans leurs clubs semblent être des alternatives plus crédibles comme  Damien Traille ou éventuellement Yannick Jauzion ou Benoit Baby.

Au niveau des centres, un vent de renouveau semble se propager avec les découvertes, cette saison, de Mathieu Bastareaud et Maxime Mermoz qui ont poussé Yannick Jauzion sur le banc des remplaçants. Damien Traille s’est magnifiquement relancé lors de la Tournée. Florian Fritz n’y est, lui, pas arrivé. Il reste en embuscade mais attention de ne pas perdre de terrain !

Sur les ailes, le pouvoir est aux Toulousains même si Heymans ne joue plus que par alternance à force d’avoir trop joué, quoi qu’en dise Guy Noves, et Vincent Clerc revient petit à petit à son niveau après sa blessure. Julien Malzieu est le 3ième homme qui, s’il n’avait pas été blessé, aurait été titulaire en Nouvelle Zélande. Aurélien Rougerie est considéré comme en retrait par les sélectionneurs mais son positionnement au centre pourrait le relancer… à l’aile, s’il prouve qu’il fait aussi jouer les autres.

A l’arrière Maxime Médard s’impose comme le titulaire indiscutable d’autant plus qu’Alexis Palisson n’a pas progressé cette saison, que Jérôme Porical ne fait pas encore parti du groupe et Clément Poitrenaud a du mal à s’y installer. Son vrai concurrent pourrait être Anthony Floch qui semble avoir passé un cap cette saison.

En conclusion, l’équipe idéale de Marc Lièvremont : Barcella - Servat ( Szarzewski )- Mas (Marconnet ) - Nallet ( Millo-Chluski ) - Chabal ( Pape ) - Ouedraogo- Harinordoquy (Picamoles )- Dusautoir- Parra- Beauxis (Trinh-Duc)- Malzieu (Clerc)- Traille- Mermoz ( Bastareaud )- Heymans - Médard.

Les joueurs : Bons et mauvais points.

Quels sont les gagnants de la saison qui vient de s’écouler ? Evidemment Barcella- Millo-Chluski -Dusautoir-Ouedraogo- Bastareaud ( à un problème de table de nuit près !), Mermoz, Malzieu (dommage sa blessure en fin de saison ) et Médard. A cette catégorie viennent s’ajouter les joueurs qui ont fait un brillant retour en équipe de France : Servat- Marconnet- Papé- Chabal(  en tant que 2ième ligne )- Harinordoquy- Traille- Clerc ( pas encore à son meilleur niveau mais le plus dur semble avoir été fait !). A un niveau moindre, se trouvent ceux qui ont montré la tête et semble pouvoir faire parti du groupe en vue de la Coupe du Monde : Domingo, Guirado et/ou Keyser, Puricelli, Dupuy et Tillous-Bordes.

Quelles sont les valeurs stables de l’équipe de France ? Il n’y en a finalement peu tellement les choses bougent vite ( trop vite ? ) dans cette équipe. Lionel Nallet, par son statut de capitaine, reste incontournable mais attention, sa succession d’absences pour cause d’une même blessure ne doit pas se renouveler s’il ne veut pas progressivement disparaître du groupe. Autre valeur stable Louis Picamoles, ce qui est surprenant pour un jeune joueur mais le problème qu’il va avoir à résoudre, maintenant, est de savoir comment continuer à s’appuyer sur ses points forts tout en faisant progresser ses points faibles. Son arrivée à Toulouse devrait être un bon test à ce niveau-là et pourrait lui permettre d’atteindre le niveau des meilleurs 8 mondiaux. Cédric Heymans fait aussi parti de cette catégorie. Pour lui, le problème est simple. Il a besoin d’explosivité donc de repos pour pouvoir s’exprimer. Il a été usé jusqu’à la corde lors de la saison 2007-2008 et cela lui a coûté cher au moment des demi-finales en 2009. Malgré cet handicap, il reste un joueur incontournable. Alors, faisons un appel auprès de Guy Novès pour qu’il protège mieux son ailier en établissant de vraies périodes de repos !

Les déceptions ?

Pour ces joueurs, cette saison s’est révélée plus difficile que prévue et ils devront faire preuve de caractère et de travail pour rebondir dès le mois de septembre. Il n’y a finalement que peu d’avants dans cette liste, preuve du travail effectué par les entraîneurs pour rendre à nouveau compétitifs le pack Français. On y trouve Jérôme Thion qui, pour ne jamais se reposer en club, n’a pas pu s’exprimer au mieux en équipe de France et ce d’autant plus qu’il a fait parti du naufrage de Twickenham. Un bon Biarritz pourrait le relancer pour novembre. Loïc Jacquet doit continuer à travailler , il a le potentiel pour revenir. Julien Bonnaire a perdu du terrain depuis la Coupe du Monde. D’homme a tout faire de la 3ième ligne, il est devenu l’homme qui… ne fait plus rien, par le choix des sélectionneurs. Son niveau reste intact et il demeure, à son meilleur niveau, une sacrée option. 2010 doit être son année. Pareil pour Elvis Vermeulen, qui doit se relancer déjà en club. Ibrahim Diarra pour cause de blessures a disparu du panorama mais son retour avec France A doit lui permettre de se rapprocher du groupe France. Le cas de Benoit Lecouls est plus complexe car lié à l’interprétation sur sur son état de santé de la part du staff médical de la FFR. Pas sûr qu’on le revoit en équipe de France pour cette seule raison, ce qui parait dommage vu ses performances à Toulouse.

Du côté des trois-quarts, le nombre est plus important. Est-ce le signe d’une passation de pouvoir et d’un changement de génération ? La question se pose d’autant plus que l’incontournable Yannick Jauzion s’est retrouvé sur le banc de touche en Nouvelle-Zélande. C’est lui, bien sûr, qui est le grand perdant de cette saison où il sera passé du statut d’incontournable à celui moins enviable de joueur soupçonné d’être vieillissant. Son problème est le même que celui de Cédric Heymans. Nouvel appel à Guy Novès même si, à force, cela va devenir compliqué de composer la ligne de trois-quarts du Stade Toulousain… Au niveau de la charnière les perdants sont Jean-Baptiste Ellisalde, pas vu de la saison, Frédéric Michalak, quel poste joue t’il déjà ???, Dimitri Yachvili, qui ne s’est pas complètement relancé pendant la tournée, David Skréla qui a connu une première saison Toulousaine pas simple et même Lionel Beauxis qui n’a pas passé de cap cette saison alors que celle-ci aurait dû être celle de la confirmation. Benoit Baby, lui, a surtout été victime de la montée en puissance des Mermoz, Bastareaud. Son talent reste intact, c’est la concurrence qui est dure. Pareil pour Florian Fritz qui a connu une saison mitigée et Yann David qui est resté au stade d’espoir. Sur les ailes Aurélien Rougerie, malgré une bonne saison en club, est devenu intérimaire en équipe de France. A lui de réagir comme il l’avait fait avant la Coupe du Monde 2007. A l’arrière Clément Poitrenaud semble marquer le pas et Alexis Palisson n’a pas franchi le palier attendu. Jérôme Porical a un coup a jouer vu sa capacité de progression, poussé par la concurrence de Burger.

Dernière catégorie, les joueurs qui doivent faire un coup la saison prochaine.

Soit par ce qu’ils sont encore espoirs et que c’est le moment de montrer le bout du nez dans la perspective de la Coupe du Monde, soit par ce que c’est la dernière chance pour eux de revenir en équipe de France. Dans la première catégorie, les piliers Forestier, Tchougong, Wilhongi ( si nationalité française ), Chobet et Ducalcon, Mach, Roumieu et Genevoix au talonnage, les 2ièmes lignes Maestri et Vilaceca et les 3ièmes lignes Malonga, Caballero, Chouly, Vivalda, Giraud, Missoup. En trois-quart, Jérôme Thomas, Arnaud Pic, Jérôme Porical, Benjamin Fall, Fabrice Estebanez, Lionel Mazars, Thomas Bouquié, Florian Denos, Adrien Planté, Anthony Floch. Dans la deuxième catégorie, Lionel Faure, Renaud Boyoud, Jérôme Thion, Rémy Martin ( en 2ième ligne ), Julien Bonnaire, Antoine Burban, Yannick Nyanga, Benjamin Boyet, Guillaume Bousses, Geoffroy Messina, David Marty et Yves Donguy.

En tout cas, une chose est sûre, au vu du nombre de joueurs cités, il y a de la qualité et de la quantité. Il ne faudra pas essayer de nous refaire le coup de Bernard Laporte : “c’est la faute aux étrangers !”…


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