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Les start-up du logiciel et de l’IT dans les priorités de la relance ?

Publié le 08 juillet 2009 par Igrec

Pour beaucoup d’observateurs et de journalistes,  dont un éditorialiste de la Tribune, la nomination d’Alain Juppé et de Michel Rocard à la présidence d’une commission de réflexion visant à définir les priorités du grand emprunt d’Etat proposé par Nicolas Sarkozy est une erreur de casting.  Selon les commentaires qui circulent,  ces deux  grands commis de l’Etat sont connus avant tout pour leur inventivité en matière de prélèvement fiscal. Toutes choses étant égales par ailleurs, notamment sur leurs parcours politiques passés, je trouve que leur nomination est plutôt une bonne nouvelle. Un emprunt pour l’avenir doit financer des priorités de long terme pour l’économie française et si possible générer des recettes fiscales qui permettront de rembourser rapidement. Dans ce cadre, le secteur du logiciel et de l’informatique a toutes les chances de faire partie des secteurs qui bénéficieront le plus de cette manne financière. L’année avait un peu mal démarré pour cette industrie que tout le monde juge au cœur de la compétitivité de tous les secteurs économiques et susceptible de créer de nombreux emplois qualifiés, qui a les produits et services technologiques pour aider à la sortie de crise. Cette industrie n’a pas eu cependant  la place qu’elle aurait du avoir dans les premiers plans de relance. On a parlé de l’automobile, du BTP, de la baisse de la TVA dans les cafés et restaurants mais pas de l’industrie IT. La faute à qui ? Au Syntec et aux grandes SSII qui ont toujours un peu une  approche d’épicier dans leurs opérations de lobbying auprès du gouvernement ? Sans doute ! Tout simplement parce que dans le cas d’une grave crise économique on ne peut pas seulement vouloir négocier un maintien de l’emploi contre des mesures de temps partiel. Et cela se saurait si les experts du gouvernement n’avaient pas déjà conscience que les clients ont la ferme volonté de renforcer l’Offshore et cela avec la bénédiction des SSII françaises. La faute à qui d’autres ? Aux DSI qui finissent toujours, même s’ils rouspètent un peu, par acheter les produits des grands éditeurs américains et oublient d’être les ambassadeurs de nouveaux acteurs et PME/PMI ? Même si, pour faire un bon système d’information, les technologies des acteurs mondiaux sont incontournables, ils n’évangélisent pas assez les directions générales avec de nouveaux projets et nouvelles idées. Les start-up françaises dans ce domaine ont du mal à se faire une place au soleil dans les grands comptes.  Parallèlement, l’industrie française du logiciel est trop morcelée et faible sur la scène mondiale pour peser dans les actions de lobbying.  L’annonce, le 23 juin, d’un accord entre le Fonds Stratégique d’Investissement et l’AFDEL (l’Association française des Editeurs de Logiciels) présentant la signature d’un partenariat d’expertise et de conseil avec pour cible le secteur des logiciels est venue rectifier le tir. Le FSI va pouvoir s’appuyer sur l’expertise et le réseau de l’AFDEL pour : d’une part, Elaborer conjointement un diagnostic des enjeux du secteur, et d’autre part, surtout faciliter la mise en relation avec le FSI des entreprises intéressées. C’est une bonne nouvelle pour tous les jeunes entrepreneurs et PME/PMI d’un secteur touché de plein fouet par la baisse de la dépense informatique mais qui souffre aussi d’un manque de visibilité auprès des investisseurs. Le développement logiciel fait moins rêver qu’Internet et les ambassadeurs de l’internet ont la chance d’avoir un frère et une sœur à des postes clés qui font que l’on n’arrête pas de les inviter dans les médias. Pourtant, sans éditeurs de logiciels robustes, on aura du mal à construire tous les nouveaux business modèles qui doivent permettre à l’économie française de sortir de la crise. Donc, si les deux personnalités qui président la commission de réflexion sur le grand emprunt d’Etat raisonnent en emploi, valeur ajoutée et retour sur investissement en terme fiscal, il devrait y avoir de l’intérêt pour l’industrie du développement et du logiciel français. Une bonne nouvelle finalement pour un secteur qui n’a pas aujourd’hui l’image et la reconnaissance qui devraient être la sienne.


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