Une fois rodé aux fondamentaux de la gestion de projets, le chef de projet abordera des sujets moins techniques, mais tout aussi stratégiques : la communication et le management d’équipes. Réduire son action à la seule production serait une erreur. Un chef de projet doit également animer son équipe, relier maîtrise d’œuvre et d’ouvrage, vendre son projet à la direction, expliquer la conduite du changement aux utilisateurs… En un mot, devenir un communicant. Pour ce, une palette de formations dites de développement personnel existe. Grands consommateurs de cours techniques, les informaticiens ne sont pas familiers de ces thématiques. Ils y participent avec parcimonie, même si les organismes de formation notent une croissance de la demande.
Les cours sur la conduite des réunions sont le point d’approche le plus simple pour ce type de compétences. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet exercice n’a rien d’inné, et les pièges sont nombreux. Ces stages qui semblent parfois enfoncer des portes ouvertes, rappellent quelques règles fondamentales, comme la clarification de l’ordre du jour et des objectifs. Ils expliquent comment faire circuler la parole, reformuler les propos des intervenants pour s’assurer que tout le monde a compris la même chose, synthétiser les interventions et s’assurer qu’au sortir de la réunion, chacun sait quelle est sa tâche.
Mieux se connaître
De même, un chef de projet doit savoir motiver son équipe, la fédérer autour d’une même vision et tirer le meilleur parti de chaque membre. On passe alors à des formations plus ciblées sur les pratiques comportementales et les compétences managériales. Les intervenants expliquent aux stagiaires de quelle façon asseoir leur légitimité et donner du sens à l’action qu’ils vont mener. Ils leur apprennent aussi à déléguer les tâches en fonction du degré d’autonomie de chacun. En général, après la théorie, les stagiaires expérimentent par des jeux de rôle les techniques qui leur ont été exposées. “ Nous mettons ainsi en place des scènes où ils doivent demander à leur équipe de faire des efforts et des concessions. L’objectif est de les aider à mieux se connaître, à identifier leurs points forts et les améliorations possibles ”, explique Eric Darras, directeur du département des formations informatiques de Demos. Ces formations aident les participants à prendre un certain recul par rapport à leurs pratiques habituelles et à leurs réactions devant les problèmes rencontrés. Il existe ensuite des sessions plus spécialisées sur la gestion et l’anticipation des conflits, et le management transversal ou à distance.
Beaucoup d’organismes proposent également des formations qui décryptent l’art de la négociation. Une thématique fort utile pour les chefs de projet gérant un grand nombre d’acteurs aux intérêts parfois antagonistes… Négocier avec ses collaborateurs, le client final – interne ou externe -, sa direction ou les fournisseurs fait partie du travail quotidien. Des cours expliquent aux informaticiens comment bâtir leur stratégie, appréhender les multiples phases de la négociation, installer un climat de confiance, évaluer les rapports de force. Mais ils leur apprennent aussi à savoir faire des concessions.
En arrière-plan de toutes ses formations, se dessine l’importance d’une bonne communication, à toutes les étapes du projet. Une difficulté dans ce secteur : tout le monde pense savoir communiquer, alors que, dans les faits, très peu le font correctement