Je trouve quelque chose de désagréable à l’article « Le système de santé en voie de privatisation ?, par Cécile Prieur » : j’y vois les signes annonciateurs du système américain. Même chose que pour l’école.
Certes, tout le monde reste assuré par la sécurité sociale, mais les complémentaires prennent de plus en plus de place, et de moins en moins de personnes peuvent se les payer. Si nous suivons la pente américaine, ces économies finiront par nous coûter très très cher.
L’article s’attriste que le gouvernement réforme en douce, dissimule dans un maquis de considérations techniques les conséquences de ses actes, refuse le débat démocratique. Mais, ce n’est pas ce que je retiendrai de la nouvelle. Ce que je lui trouve d’intéressant, c’est l’illustration de la dérive de la pensée gouvernementale.
- Le principe de la société est que tout homme a droit à la solidarité de l’espèce. Nous avons élu un gouvernement pour qu’il permette à notre société de jouer son rôle. Les déficits de l’assurance sociale sont son échec. Il doit les éliminer à la fois en augmentant les revenus de l’état (notamment en réduisant le chômage), et en combattant les causes de dépense de santé inutiles. Bien sûr, il peut compter sur notre aide pour cela, mais il est là pour l’organiser.
- Il a trouvé moins fatigant de se décharger sur nous de ses responsabilités. Le déficit est dorénavant le problème de la population. Il sera réduit en assurant moins. Et ceux qui ne sont pas assurés seront appelés « coupables ».
Compléments :
- L’école à la dérive : L’école du crime (2).
- Le système de santé américain : Le marché contre l’homme ; Santé. Et leur intérêt pour le nôtre.