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François Bayrou et la tenaille des régionales

Publié le 10 juillet 2009 par Exprimeo
Les régionales de mars 2010 sont le vrai prochain rendez-vous politique majeur marquant la fin de la première période du mandat présidentiel et l'ouverture de la nouvelle campagne. A l'exemple des derniers rumeurs sur de prétendus accords PS-Modem, pour François Bayrou, les régionales s'ouvrent dans la cacophonie la plus totale. Les situations municipales ont fait naître une mosaïque de "partenariats". Bien davantage, il paraît avéré que des accords municipaux avec le PS ont constitué un "deal global" visant aussi les délégations intercommunales que les places éligibles à la Région. Une nouvelle fois, le leader du Modem sera confronté à la "logique attrape tout" qui est la fragilité même de son parti. Le Modem est un parti atypique puisqu'il a été créé dans la foulée d'un score présidentiel de premier tour alors même que ce score n'avait donné lieu à aucune consigne de vote claire pour le second tour. La confusion est donc originelle. Il y a désormais trois familles de partis politiques. Les partis d'action qui sont les relais du pouvoir. Leur fonction est d'être la caisse de résonance des actions de l'exécutif. Les partis de débat qui sont ceux de l'opposition. Leur vocation est d'organiser le débat à l'intérieur pour déterminer les conditions d'une alternance. Les partis d'attente qui ne vivent que par et pour la présidentielle. L'originalité du Modem c'est de vivre de fait sur deux présidentielles alors que probablement l'érosion des candidatures est telle que la course à l'ancienneté sera de moins en moins possible en la matière. Une modification législative pour la reconnaissance de "comités d'actions électorales" aurait le mérite de clarifier les réels objectifs et de ne pas confronter ces structures à des arbitrages collatéraux quasi-insolubles puisque très éloignés de la réalité de l'objet social réel de la structure. Dans ces conditions structurantes, les régionales s'annoncent délicates pour François Bayrou alors même qu'elles devraient être positives pour beaucoup d'autres présidentiables. Pour Ségolène Royal, l'enjeu est d'une lisibilité parfaite et immédiate : garder "sa" région. Pour l'UMP, il s'agit de faire basculer au moins trois ou quatre régions en dehors de l'enjeu emblématique de l'Ile de France. Pour les Verts, l'enjeu est de se compter au premier tour en restant au-dessus du seuil des 10 %. Pour le FN, l'enjeu est de ramener son socle dans les eaux proches inférieures du 10 %. Pour Dominique de Villepin, c'est de concevoir ces élections comme un tour de chauffe de logistique de façon à partager la victoire sans être scotché par une éventuelle responsabilité dans un rejet de la politique présidentielle. Pour les "partis satellites" de l'UMP, il s'agit soit de vivre des étapes de progression grâce à des têtes de listes ponctuelles permettant de s'enraciner à la tête d'exécutifs locaux soit de se compter pour apporter une différence qui fasse la décision. Sous tous ses angles, les régionales seront bien l'ultime répétition avant la grande compétition.

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