Magazine

Le Bonheur d’apprendre

Publié le 12 juillet 2009 par Perceval

Y a t-il du «  bonheur d’apprendre » ?

Pour éviter, un long développement qui pourrait vous ennuyer, je vous propose quelques questions, comme si je remuais un sac empli de certaines choses que nous avons déjà entendues … !

 - D’abord, le bonheur:

Le culte du bonheur.. : Un nouveau stupéfiant collectif pou les sociétés occidentales ?. Soyez heureux !

Vous connaissez le: « Alors…. Ca va ? » Nous l’espérons ! Car quel ennui… que l’éventuelle réponse négative !

Citation : Bruckner: «Je ne suis pas contre le bonheur, bien sûr, je suis contre l’idéologie du bonheur. J’en ai contre cette idée selon laquelle on peut construire son bonheur par sa propre décision, et qu’on tente de le fixer à soi comme un bien.» Le bonheur, dit-il, n’est pas la valeur primordiale de l’existence. Et il dénonce «cette maladie moderne qui transforme le bonheur en obligation pénible».

-Ensuite sur l’Ecole :

Et L’école, Ca va ?

“   Pourquoi l’école apprend-elle tout, sauf le bonheur d’apprendre ?

¨   Pourquoi l’école rend-elle ennuyeuses des matières passionnantes ?

¨   Pourquoi l’école dissimule-t-elle la médiocrité des programmes sous le talent des professeurs ?

¨   Pourquoi l’école sélectionne -t- elle avant d’éduquer, élimine-t-elle avant d’instruire ?

¨   Pourquoi l’école s’acharne-t-elle à dispenser un enseignement identique à des enfants différents ?

¨   Pourquoi l’école ne peut-elle être un remède au chômage et à la violence ?

( extraits de François de Closets, Le bonheur d’apprendre et comment on l’assassine, Paris, Seuil, 1996 … Je sais… ! Ce monsieur est …. , n’est pas … C’est bon…. Et les questions … ?) “

J’en reviens au ‘ Bonheur d’apprendre ‘, et déjà : tradition française oblige, les tristes sires en appellent à l’effort, à la souffrance au grand pouvoir de purification et de résilience …

Citation : Pascal « Il n’est pas honteux à l’homme de succomber sous la douleur, il lui est honteux de succomber sous le plaisir. »

 Mais rêver de « l’école, lieu de vie et de plaisir », est-ce implicitement avouer que la culture, est un lieu de mort et de malheur… et donc évacuer la cause de souffrance : le savoir ! ?

Caricaturons : les pédagogistes veulent supprimer les exigences demandées aux élèves, actionnent la spirale du toujours moins parce qu’à l’école, il y a trop d’école ; et pour ce faire, plaçons l’élève au centre. ! D’ailleurs ces pédagogistes ne disent jamais : « Mes élèves ont bien appris », mais « Mes gamins ont adoré ». L’idéologie des pédagogistes est anti-intellectuelle : elle organise une destruction de l’intelligence en vidant les disciplines de leur contenu et en substituant des « compétences » aux connaissance elles-mêmes. Ainsi, l’école n’instruit-elle plus qu’épisodiquement, elle communique, si possible avec du plaisir parce qu’on a décrété que les élèves étaient tristes, qu’ils s’ennuyaient en classe et qu’ils étaient en butte à la violence que les professeurs leur faisaient subir. (« Entre idéologie et inconscience : l’école », février 2001).

Objections !:  Il n’y a rien de plus ennuyeux que des élèves qui s’ennuient en classe …

Qu’est-ce donc que cet ennui ? La conséquence manifeste d’une instruction inadaptée dispensée par des professeurs incompétents à des étudiants démotivés ? Pas du tout : l’ennui, ce n’est rien d’autre que le nom qui sert à désigner les ravages d’une école transformée en supermarché du savoir, les travers d’étudiants devenus à leur insu ( ?) de purs produits d’une société de consommation, c’est-à-dire des consommateurs passifs qui jaugent la qualité de ce qu’ils consomment à l’aune du seul plaisir immédiat qu’ils peuvent retirer. L’ennui, c’est alors la version scolaire du zapping : à savoir,  moins un effort pour donner du sens à ce qui ne semble pas en avoir a priori qu’un geste désinvolte qui refuse la convocation de ce qui est grand, vrai, beau, exigeant. L’ennui, c’est le sentiment par excellence de la non-valeur du savoir, c’est la résignation de celui qu’on a persuadé qu’il est inutile désormais de s’astreindre à l’étude, à la lecture, à la répétition, au travail parfois pénible pour réussir (qu’on se rappelle l’étymologie de travail tripalium, instrument de torture…). Toute fécondation présuppose ce travail au sens étymologique.

Deux conceptions différentes du bonheur d’apprendre

Paragraphe entièrement repris du site :

http://sergecar.club.fr/TPE/gai_savoir/gai_savoir4.htm

Le plaisir a-t-il sa place à l’école ? Bien évidemment, mais encore faut-il savoir de quel plaisir on parle. On pourrait schématiquement proposer deux modèles, le plaisir selon Finkielkraut et le plaisir selon Meirieu, ou selon Keating, l’inoubliable[1] « captain, O my captain » du Cercle des Poètes disparus. Le premier s’attache à la « transmission » de savoirs et à la formation intellectuelle des esprits ; le second à l’épanouissement et à l’expression personnels. Résumons ces deux tendances par un tableau[2] :

FINKIELKRAUT

MEIRIEU

La fonction première de l’école, c’est la « formation des esprits », et ceci se fait par “l‘instruction” qui « est la condition de l’indépendance de jugement qu’une société démocratique attend de ses membres ». On pense que « l’abandon progressif de la glose (poussiéreuse) et du commentaire (académique) pour les exercices d’imagination débouche sur le triomphe sans partage de la doxa ». 

Le bonheur est dans “l’adaptation” de l’école aux idéologies socio-économiques dans « l’air du temps ».

Le ressort des réformes pédagogiques est le « renoncement » enrobé dans la démagogie de « l’innovation pédagogique » et de « l’égalitarisme ».

On proteste contre « l’abandon des fins de l’école, au profit d’un improbable mélange d’hédonisme (chacun doit s’épanouir tout seul, sans subir l’autorité éducative) » et contre « le modernisme incontinent (par exemple: l’enseignement par discipline est dépassé, vive l’interdisciplinarité ».

Même le Ministre de l’Education se veut « dans l’air du temps » :  « Il y a dans l’enseignement une tendance archaïque que l’on peut résumer ainsi: ils n’ont qu’à m’écouter, c’est moi qui sais. Sauf que c’est fini, les jeunes (et même les très jeunes) n’en veulent plus. Ce qu’ils veulent, c’est interréagir. »

Enfin, on fait confiance aux enseignants qui « s’obstinent envers et contre tout à maintenir l’école dans sa mission première de transmission des connaissances et de formation de l’intelligence. »

« La culture et la raison, à elles seules, ne délivrent pas de la barbarie. Voilà qui est devenu une triste banalité! » Et puisque la culture n’est pas incompatible avec l’expression personnelle: « Qui a jamais dit que la culture interdisait l’expression personnelle? », il est bon de favoriser l”épanouissement” des jeunes car un des objectifs de l’école est de former « des citoyens autonomes (donc pourvus d’esprit critique) et des êtres humains épanouis ». 

Le plaisir a sa place à l’école: « Les élèves qui arrivent aujourd’hui au collège, voire au lycée, n’ont pas tous la passion de la lecture, loin de là. Il faut les inciter à prendre l’habitude de lire et les aider à se rendre compte que la lecture peut être non seulement un exercice imposé, mais aussi un plaisir. Ce mot choque nos professeurs de vertu, qui s’imaginent aussitôt qu’on cherche à introduire à l’école quelque expérience sexuelle interdite ».

La construction de la Loi « qui s’impose de manière transcendante et au nom de l’universalité de l’humain, aux groupes affinitaires, aux clans et tribus de toutes sortes » (dans le pôle F on parlera plutôt de l’Autorité du Maître), est aussi importante que le « pouvoir unificateur de l’art en deçà et au delà de toutes différences qui séparent les hommes ».

 Alors…? Vous êtes d’accord …? Oui…., mais avec quoi ?


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Perceval 719 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte