La mobilisation enfle dans la rue et sur la Toile pour, ou contre selon les cas, le lycéen « bloqueur », Tristan Sadeghi. Rappelons que ce dernier, élève du lycée Maurice-Ravel dans le XXe arrondissement de Paris, avait été l’un des principaux organisateurs du blocage de son établissement lors des « grèves des lycéens », ces deux dernières années. La polémique porte sur le fait que le proviseur de Maurice-Ravel, Philippe Guittet, a conditionné l’inscription en Terminale de Tristan Sadeghi à son engagement écrit de ne plus participer au blocage de l’établissement. Comme l’a bien montré le blogueur-avocat Maître Éolas, Tristan Sadeghi et ses soutiens au « Parti de gauche », dont il est membre, auront beau jeu de crier à l’illégalité de ce chantage à la réinscription.
En effet, le proviseur de l’établissement n’a pas le pouvoir de sanctionner l’élève, simplement celui de saisir et de présider le conseil de discipline qui doit se prononcer sur l’exclusion, ou non, de l’élève. Comme le dit bien un autre blogueur, Jules, de Diner’s room, cet abus de pouvoir du proviseur Philippe Guittet est en réalité un aveu de faiblesse : pourquoi n’a-t-il pas lancé une procédure d’exclusion à l’encontre de tous les lycéens bloqueurs de son établissement, et au moment des faits ? Au lieu de s’en prendre à un seul, plusieurs mois après ?
Mais au-delà de cette querelle juridique, et de la floraison de groupes sur Facebook contre Tristan Sadeghi, ici ou là, se pose la question du militantisme lycéen : comment se fait-il que, alors que l’on est mineur et qu’on est censé préparer le baccalauréat, l’on puisse faire partie d’un syndicat lycéen, et participer ainsi à des grèves, des manifestations, des blocages, alors aussi que l’on est tenu à la pleine assiduité ?