Le dépistage du cancer de la prostate fait-il plus de mal que de bien ? me semble avoir mis le doigt sur quelque chose qui pourrait expliquer pourquoi notre santé nous coûte de plus en plus cher :
Le dépistage du cancer de la prostate se fait de plus en plus tôt. On dépiste beaucoup, mais on n’est pas sûr que ce soit finalement un bien : le dit cancer tue lentement, et le traiter démolit la vie de la victime.
Ce type de problème semble être derrière l’état calamiteux du système de santé américain : une amélioration du diagnostic qui fait voir ce qu’on ne voyait pas auparavant, et une volonté de zéro risque, qui conduit à un acharnement thérapeutique et à des vies gâchées.
On a là un curieux cercle vicieux : d’un côté cette pratique enrichit le médecin, de l’autre ne pas y souscrire risque de lui valoir des poursuites. C’est un exemple de dilemme du prisonnier : si le médecin optimise son intérêt propre, il minimise celui de ses patients et de la collectivité. Il ne peut pas s’en sortir seul. Si la société ne met pas les pieds dans le plat, la profession médicale (à commencer par les laboratoires) a trouvé un moyen imparable de ruiner la société.
Compléments :
- Sur la médecine américaine : Le marché contre l’homme.
- La France n’aurait-elle pas intérêt à se pencher sur ce type de comportements avant de s’en prendre à la couverture sociale ? (Système de santé français)
- Aurait-on là un moteur du capitalisme moderne ? Si une entreprise parvient à contraindre une profession à un tel dilemme du prisonnier (aléa moral), elle est riche. Serait-ce ce qui a été tenté avec les OGM, et ce qui a été réussi avec les différentes bulles financières ?