Désir-pétrole

Le pétrole coule sur la révolution du temps qui s'englue.
Le dégoût monte, celui, ambivalent, de la chair.
Le sexe est brûlant, le désir, crève-coeur.
Ah ! Meurtrissures petites et grandes.
Ma parole répand la sève.
J'ai crevé mon outre.
Je suis lacté d'étoiles.
Des socs enfoncés entre les côtes, on gratte mon corps qui se raidit, on en remue la terre.
Mon torse est une vallée de jungle, orné de couleurs et de bruits,
et il y a la savane sur mon dos toute retournée de chaleur et qui chahute de bruine, qui inonde.
Crachats étincelants sur l'onde de mon lit.
Les corps s'embrasent de jour et de nuit,
répandent la fumée antique et les parfums épicés.
Vos bouches ouvertes, celles des langues déliées.
Je veux les parler toutes.