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Sortir de léthargie

Publié le 29 mai 2009 par Achigan
Sortir de léthargie
Fidèle à moi-même, je me suis engouffré sans m'en rendre compte dans une boue métaphysique étouffante. Le sommeil de l'esprit, la mauvaise nuit de l'intellect, m'a pris sans pitié et a réduit mes facultés mentales à néant.
Rien à faire pour se sortir de ce pétrin profond, qui ne s'est révélé de plus que très tardivement, étant donné l'inconscience manifeste dans laquelle j'étais inondé. Cette semaine, dans un grand fracas, voilà que ressurgissent mes idées, mes sentiments et mes passions.
Avant cela, je ne sentais rien, je ne goûtais rien, n'avais rien à dire sur rien. Je crois qu'une tragédie lamentable, mais néanmoins pathétique, pourrait être écrite sur ce héros qui passe de la vivacité à l'inertie, sans contrôle, pris dans les rouages impétueux de sa destinée de larve inutile.
J'en serais le héros ridicule, poussé par sa fatalité niaise, porté à travers les évènements, complètement débile et inébranlable.
N'est-ce pas qu'on la vénère cette faculté merveilleuse qu'est la sensibilité ? La vraie sensibilité, pas celle qui s'émeut devant les attrapes sentimentales de la pub ou des films comédico-romantique, mais celle qui sait apprécier la beauté phénoménale de l'air matinal ou se délecter d'un échange brillant sorti du quotidien.
Dans les dernières semaines, il me semble, je n'ai pas vécu, j'ai existé. Comme une pierre morte jonchant le sol et balloté de secousses par les souliers crotté de l'humanité. Aucune réaction, aucune illumination qui mènerait à une meilleure compréhension de mon foutu soi.
Pensez pas que c'est la première fois ! Ça non, pour sûr. C'est l'inéluctable descente dans les volutes des narcotiques, sans narcotique. Comment s'en secouer, comment s'en débarrasser autrement que par l'attente, la tabarnak d'attente ?
Je suis animé par un Nécromancien sans visage qui fait balancer un talisman bizarre au-dessus de ma tombe fraîche. Je sors quelque doigts dans l'air brumeux.
C'est doux ! Première sensation d'éveil. Mon corps retrouve son état fonctionnel, alors que j'ai croupi si longtemps, sans même un tintement de désir de se relever.
Je suis l'objet manipulé par un sorcier barbare. Je ne suis jamais maître de mon destin de moribond. Le regard voilé, je ne contemple qu'à demi les splendeurs et les laideurs crues de tous les jours qui passent...Jusqu'à ce qu'une fée capricieuse décide de me libérer de mon joug. Scintillante de vert de bleu de mauve et d'or, mais presque toujours invisible, la fée du temps glisse la fiole minuscule de ma conscience, tout au creux de mon gosier fétide.
Goule, je me tire dans l'été, qui lui aussi, n'est pas encore tout à fait réveillé.

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