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Quelques décoctions d'Antiquité

Publié le 11 mai 2009 par Achigan
Quelques décoctions d'Antiquité
Tu veux tout avaler, tout prendre et tout faire tien. Rien à faire. L'espace s'est dilaté et a étendu son grand corps dans ton cortex explosé. C'est un serpent qui ondule dans sa fièvre. À des lieues ! L'objet de ton désir.
Le temps prend des dimensions célestes. Tu vis siècle après siècle dans l'attente d'un seul moment.
Je rêve d'une projection dans le néant bouffi.
J'y file à travers les séquences débridées de l'attente. Je suis filin. D'une rectitude finie.
Je me rends au faîte, à la festivité de notre réunion.
J'ai rêvé de ne savoir plus qui je suis entre toi et moi.
L'indicible tendresse a une grosse voix qui parle entre nos deux corps affalés.
Je brûle pour tout. Cramoisi, salivant, je porte mon corps lourd délaissé d'étreintes.
C'est une blessure indolore, mais bien saignante.
J'ai été percé dans l'arène par le plus beau myrmillon de la lande.
La chose la plus extraordinaire...
Le guerrier s'était arrêté. Pris de vertige en voyant ma douleur, il m'a pris dans ses bras immenses et a quitté le théâtre, sous le tonnerre des huées. Son regard s'était arrêté sur moi. Il me disait tout par les yeux.

Nous nous sommes enfoncés dans les labyrinthes obscurs de la ville.
J'étais l'abandon même, livré à son corps bouillant qui avançaient dans les recoins cachés du monde.
Enfin, le jour, plus allumé que je ne l'avais jamais vu, s'est ouvert sous mes yeux.
Au devant, une douce vallée plantée d'oliviers.
Tout au bout, découpée par les mains de dieu, une terre qui tombait dans la mer. Il m'a porté encore, sans fatigue, jusqu'à la berge tendre.
Là, il n'a plus bougé. Ses yeux ont cessé de parler.
Dans une lenteur exquise, il a posé ses lèvres contre les miennes.
Elles étaient chaudes et bouleversantes. Un dernier mot, de l'oeil, puis il a m'a relâché.
Je suis demeuré là, sans bouger, feignant la détresse, à le regarder au travers de l'onde.
Il me souriait...
J'étais transparent.
Ah ! Langoureuse Méditerranée !
Y bercer...
Et mon chagrin, et mon amour...

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