Pourquoi suis-je touché par l’intérêt du Ministre de la culture pour les intermittents du spectacle (Mitterrand veut trouver une solution au dossier des intermittents du spectacle) ?
- Je suis surpris qu’il parle d’un dossier compliqué qui semblait enterré. Pourquoi prendre des risques ? Par conviction ? (Peut-être mon jugement est-il biaisé ? Je suis très las de nos politiques sans coeur, seulement capables de calculs politiques (socialistes en tête), ai-je pris mes désirs pour des réalités ?)
- Il ne promet rien, et pourtant j’entends que le dossier aura une instruction, un traitement juste. Le technocrate a peur du problème, parce qu’il a peur de sa solution. Alors il propose des mesures technocratiques qui ne le résolvent pas, mais qui veulent nous abuser, nous endormir. Or, ce que nous désirons c’est une analyse honnête, et une issue « juste », même si elle est dure à avaler. La vie de l’intermittent ne sera peut-être pas beaucoup plus facile, mais il aura été traité avec la considération due à un être humain.
D’ailleurs, je me demande si un artiste peut être autre chose qu’un intermittent. Un intermittent du succès, au moins ? Comme Molière ou Mozart ? Ne doit-il pas à la fois être compris de la société et savoir lui révèler ce qu’elle a de mieux en elle ? Cela ne signifie-t-il pas à la fois qu’il ne doit pas se couper de ses semblables et qu’il ne doit pas être prisonnier de leur opinion, sous peine de ne refléter que la ligne unique de la médiocrité ?