Magazine

La Bretagne, ça vous gagne (malgré les ploucs)

Publié le 14 juillet 2009 par Francisbf

Bon.

Me voilà donc au vert, en Bretagne. J'aime bien la Bretagne, et j'aime bien être avec mes vieilles tantes. Avec pour voisins un éleveur de porc d'un côté et une famille un poil dysfonctionnelle de l'autre (des tueurs de chien et une empoisonneuse de chatons qui a l'excuse d'avoir été violée par son frère moitié débile et son oncle il y a quelques années). Ca incite pas forcément à sortir beaucoup dans le coin mais bon.

J'aime bien être ici, parce que ça me permet d'être souvent tout seul, et en fait, j'aime bien être souvent tout seul, et lire, et glander comme un tapir (c'est juste pour la rime).

Puis ça me permet de me sentir parisien, des fois, aussi. Comme quand on va faire des courses à l'intermarché de Lamballe, et qu'on voit que ho putain, les ploucs qu'il y a ! Du coup, à penser ça, on se dit ho putain, quel con de parisien je fais ! Et on a un peu honte mais pas trop quand même.

En même temps, hein, la Bretagne, c'est le pays des ploucs, c'est normal qu'il y en ait des beaux. Et puis y'a pas que ça, en Bretagne, heureusement.

Par exemple, il y a mes tantes. Même si y'en a une qu'est pas biologique et qui nous terrifiait quand on était petits alors que c'est la biologique qui mettait des tartes (mais juste à moi). Mais comme j'ai déjà dit du mal des bretons elles il faut bien que j'en dise du bien, comme ça, les bretons me pardonneront.

Parce que mes tantes, elles sont fortes quand même. Déjà, elles m'ont presque plus supporté pendant les vacances que mes parents, qui me confiaient à elles des mois par an, aussi bien en été qu'en hiver.

Et ça ne me gênait absolument pas (la preuve, je reviens, et à ma demande, aujourd'hui encore, et c'est pas que pour fuir ma colocation avec ma soeur), même si y'a des araignées partout dans ma chambre (en même temps, elles l'ont construite juste pour moi cette chambre, ce serait mesquin d'en dire du mal).

Quand j'étais plus pitit, avec mes tantes, on faisait des camps de tennis qu'elles organisaient (parce qu'une de mes tantes est prof de tennis). Et même qu'on était contents de monter la tente et de s'arroser de liquide vaisselle quand c'était notre tour de la faire, malgré les épileptiques belges dans les douches. Et on se faisait jamais engueuler, même pas mon cousin quand il se levait à sept heures du matin pour donner nos croissants du petit déjeûner aux mouettes (et ça fait du bruit, un troupeau de mouettes qui se disputent des croissants). Et on jouait au volley avec des sourds ou des idiots, ou les deux, et c'était rigolo aussi, mais pas autant que de faire six heures de tennis par jour (ne vous en faites pas, il ne m'en reste rien). Et quand on était pas en camp de vacances, je lisais l'intégrale de Jules Verne et les aventures du docteur Bombard et je cueillais du cassis allongé sous les buissons et on faisait de la gelée qu'on étalait sur nos croissants avant d'aller jouer au tennis et estropier ma tata (mais ça c'est juste mon petit frère).

Aujourd'hui que je suis grand, on change d'activités. Les cassis sont morts, alors on fait de la confiture d'abricots. Je regarde mes tatas creuser des trous dans leur jardin entre la fosse septique et le jardin du voisin.

Puis on fait des courses que je ne fais pas à Paris. On achète des portes par lots de quatre. C'est cool d'acheter des portes, mes parents me l'ont toujours caché. Et on achète des poignées de portes pour aller avec les portes, et les dilemmes sont nombreux, poignée platine ou nickelée ? Combien de trous ? Deux, trois, quatre, avec un ovale long, un à serrure ? On a passé une demi-heure dans le rayon poignées de portes de BricoDépôt sans s'ennuyer (sauf celle de mes tantes qui gardait le chariot avec les portes).

Je découvre la vie avec mes tantes, et c'est pour ça que je les aime. Que je veux être comme elles quand je serai grand, parce qu'elles s'économisent pas pour rendre service à tout le monde, que je me dis que y'en a dans la famille qui pourraient en prendre de la graine (suivez mon regard).

Oui, un jour, je serai comme elles, j'emmènerai mes neveux faire une course de portes. Et je leur ferai creuser des trous pour la fosse septique, et je les laisserai cueillir les groseilles, et on fera de la gelée, et je leur raconterai comment mon tonton la mangeait au petit déjeûner sur des croissants avec du magret de canard, et on dira beurk, et puis hop au lit, avec Deux Ans de Vacances si vous voulez.

(Non, les frangines et le frangin, une note de blog n'est pas contractuelle, vous vous occuperez tous seuls de vos morveux, je dis ça que pour que le public fasse "hooooo" d'un air attendri et que je couche avec après s'il est de sexe féminin et pas moche comme un pou)


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Francisbf 367 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte