Gérard Pont : “Que Ségolène garde ses subventions !”

Si, malgré la crise économique, les Francofolies ont quasiment battu un record de fréquentation (80 000 entrées en cinq jours), Gérard Pont - le patron du festival - a longuement commenté cet après-midi la polémique née de la déprogrammation du rappeur Orelsan :
“Je suis l’un des rares à avoir vu Orelsan en concert, et j’en suis sorti épaté, une sorte de Mika du hip-hop. Certaines de ses paroles m’ont remué, mais j’ai décidé de le maintenir aux Francos. J’ai simplement évité d’annoncer sa venue pour qu’il puisse se produire dans d’excellentes conditions. Dans l’équipe, tout le monde n’était pas d’accord avec moi, et nous n’avons pas réussi à garder ce silence. Mais j’ai décidé seul, devant mon café, de le déprogrammer. Je n’avais pas envie que la préfecture installe des haies de CRS à La Rochelle, je voulais préserver la sérénité des festivaliers. C’était peut-être une décision stupide de ma part, mais je n’ai subi aucune pression politique.”
A propos de Ségolène Royal : “Je connaissais la position de Ségolène Royal sur le sujet depuis le mois de février. Mais elle ne m’a jamais appelé, même si elle dit le contraire depuis. Voilà, qu’elle garde ses subventions si elle veut, je m’en fous !”
A propos de Jean-Louis Foulquier : “Il me soutient, mais je ne suis pas sûr de tout comprendre à la politique locale et à ses règlements de comptes. Jean-Louis Foulquier voudrait que j’avoue des choses qui n’existent pas.”
Le soutien des artistes à Orelsan : “Ils me connaissent, comment peuvent-ils penser que je suis un censeur alors que j’ai justement tout fait pour qu’Orelsan chante à La Rochelle. J’aurais simplement dû m’exprimer sur le sujet plus tôt. Mais j’ai le droit à l’erreur, comme Orelsan avec sa chanson.”
S.C.
Maxime Bono : “Une polémique étonnante”
Dans un communiqué, le député-maire (PS) de La Rochelle se dit “très surpris par la polémique qui semble s’installer autour des Francofolies (…) Ni en 25 ans de Francofolies, ni dans aucun des nombreux festivals qui se déroulent à La Rochelle, la ville ni aucune institution n’a exercé de pression pour programmer ou déprogrammer qui que ce soit.”
Evoquant le rappeur Orelsan, Maxime Bono juge certaines de ses chansons “affligeantes“. Le maire de La Rochelle évoque enfin sans pincettes l’attitude de Jean-Louis Foulquier, le créateur du festival : “Il n’est pas nouveau que Jean-Louis Foulquier, dont chacun connaît les préférences politiques qui ne sont pas celles de Ségolène Royal, sache témoigner son allégeance à son clan.”