Magazine Journal intime

Lettre à tous les amis essentiels visiteurs de ce blog

Par Ressol

Terrassée par de terribles crises d’ « écrasement » et clouée au lit des journées entières depuis près d’un mois, je n’ai pas été en mesure de répondre individuellement à tous vos messages. Aussi je vous envoie d’ores et déjà collectivement tous mes remerciements.

Certains m’ont envoyé des photos, d’autres des peintures, ou même des musiques. Des « collègues » en douleur m’ont adressé des témoignages sur leur propre calvaire.. Des accompagnants de malades ont témoigné de leur présence affective mais aussi certains de leur découragement ou de leur impuissance. D’autres ont parlé de leur révolte face à leur maladie ou à celles de leurs proches, de leurs galères médicales ou administratives. D’autres enfin ont proposé des pistes qu’ils avaient eux-mêmes expérimentées.

Tous ces témoignages étaient très émouvants et mobilisateurs.

Et puis le fameux « Pascal-de-Brest » a débarqué sur le blog, s’excusant d’avoir généré autant de tintouin par son message. Il n’a pas précisé s’il faisait beau ce jour-là sur la pointe finistère. Il a parlé de me dédier un marathon, mais nous ne savons pas s’il a gagné.

En attendant de vous parler plus longuement -et j’espère individuellement- quand je serai plus valide, je vous embrasse collectivement, chers… (je cherche un terme français… ) ballado-surfeurs ??? Et vous assure de mes amitiés les plus ostéo-articulaires.

P.S. Beaucoup de blogueurs ont demandé les références des musiques de l’émission.

J’ai appris par l’un d’eux que le morceau qui accompagne -vers 15 h 18 - la cuisson de la quiche serait la sonate n° 12 de Paganini pour violon et piano. Tandis que d’autres affirmaient qu’il s’agissait de la n° 6. Renseignements pris auprès des « autorités », tous deux ont raison : c’est l’andante de la sonate numéro 12, opus 3 n° 6 en mi mineur.

En ce qui concerne les autres musiques, j’ai apprécié la délicate attention du programmateur de France-inter (Eric) : elles étaient - paraît-il- citées dans la lettre à Odile ( mon oreille interne) lue par François Ruffin, où j’évoquais des airs qui avaient bercé mon enfance, joués par ma grand-mère. Beaucoup d’auditeurs ont aisément reconnu la célèbre berceuse de Gabriel Fauré pour violon et piano (opus 16), qui ponctue l’émission à 15 h 07, 15 h 45 et la clôture à 15 h 50…

Restaient deux morceaux que je n’avais jamais entendus et qui conservaient leurs mystère : quelques mesures d’accords plaqués au piano à un rythme très lent qui reviennent en leitmotiv ; puis plus tard, un très beau morceau de violoncelle avec un piano en sourdine. Or, France Inter avait indiqué : Romance sans parole de Mendelssohn et Nocturne de Chopin. J’avais la chance de posséder les partitions, mais j’ai feuilleté en vain les deux cahiers : aucun des morceaux ne correspondait.

Alors j’ai cherché sur internet, et j’ai découvert qu’il existait deux nocturnes de Chopin posthumes ne figurant pas dans mon recueil. Malheureusement, les extraits ne concernaient pas forcément le début des morceaux. J’ai enfin reconnu les premières mesures du Nocturne n° 20, en Do dièze mineur ( C Sharp Minor ) avec ses accords très solennels répétés dont il est précisé : "lento con gran espressionne"... On les entend notamment à 15 h 13 après le message de « Pascal-de-Brest » et à 15 h 30 après une intervention de Daniel Mermet. Si la séquence choisie avait duré davantage, nous aurions plus facilement identifié l’auteur, car l’écriture des mesures suivantes est d’une facture très reconnaissable chez Chopin : une mélodie avec de nombreuses ornementations (ma grand-mère m’avait appris à distinguer le grupetto de l’appogiature… dont Lenz disait que «  les notes glissaient comme des perles ») et surtout dissociation rythmique : grande descente chromatique en accéléré dans les aigus et cadence imperturbable de l’accompagnement dans les graves (le cauchemar des pianistes… Pire que les 3 pour 2, les 9 pour 7 et ici on dirait bien un 11 pour 6…. Bonjour pour caler de façon régulière et indépendante 11 croches à la main droite et 6 à la main gauche…)

Restait le dernier morceau. Après plusieurs heures d’écoute de divers extraits, j’ai réussi enfin à identifier que cette magnifique romance sans paroles de Mendelssohn pour violoncelle et piano n’était autre que l’opus 109 ! On l’entend dans l’émission de 15 h 40 à 15 h 42 et des poussières... J’ai écouté toutes les versions disponibles sur internet et apprécié les différentes interprétations. J’ai fini par jeter mon dévolu sur un accompagnement avec harpe, qui sonne encore mieux que la version originale.

J’ai téléchargé ces 4 musiques sur mon i-pod et je me les repasse en boucle désormais dans mon lit. Un grand merci à Eric, d’avoir à la fois collé au récit et en même temps de s’en être écarté pour rajouter cette sonate de Paganini que je me suis désormais appropriée.

Je trouve que ces 4 morceaux ont un point commun : ils sont chargés d’émotion, à la fois graves et lents (comme un scaphandre qui pèse ?) , mais aussi mélodieux et légers (comme un papillon ?), correspondant tout à fait à l’ambiance de l’émission et à la teneur des messages que j’ai reçus de vous, qui m’ont à la fois émue, souvent bouleversée, fait rire et en tout cas, jamais laissée indifférente et distraite de mes douleurs.

Merci à vous, et pardon d’avoir tant tardé à vous répondre. Ces trois dernières semaines ont été fort difficiles et il faisait si trop gros temps à la gouverne de mon embarcation que je ne pouvais surfer que par intermittence. Je vais dans les prochains jours saisir d’autres textes de mon journal (plusieurs gros cahiers manuscrits d’une écriture cahotique griffonnée à la limite du lisible… ) et les mettre à disposition sur ce blog, afin de poursuivre nos échanges.

A bientôt donc, chers amis balado-surfeurs essentiels.

Votre impatiente, Jacqueline.


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