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Niqab, je t'aime, moi non plus...

Publié le 15 juillet 2009 par Hermas

Depuis que les médias leur font de la pub, elles et leur niqab, car chacun sait que les médias ont une sainte horreur de tout ce qui touche au religieux, on les voit se promener en centre ville à Bordeaux à présent, les belfégors. Elles étaient rarissimes, il y a quelques mois. A croire qu'elles n'existaient pas. Les médias les ont mises sur le devant de la scène et sous les projecteurs qu'elles peuvent confondre avec la lumière.

Pour jouer les martyrs et gagner le paradis, elles ne répondent pas aux commentaires qu'elles subissent dans la rue, que ce soit aux insultes - j'en ai entendu - aux regards insitants, aux passants qui s'arrêtent et qui se plantent devant elles, ahuris, goguenards, agressifs, au mépris des règles les plus élémentaires occidentales de la politesse : tous ces faits, qui relèvent de l'agression,  doivent être particulièrement difficiles à vivre au quotidien.

La tentation, dès lors, du repli communautaire doit être immense. Un coin, un morceau de société à soi, où l'on semble normale dans le regard des autres, humaine, où l'on se croit protégée et où l'on s'imagine respectée. Sous la toile de tente, avoir un corps qui ne pourra pas - du moins l'imagine-t-elles - être instrumentalisé au point de servir à vendre un yaourt ou un jus de fruit et en fin de compte, cesser - de manière paradoxale - d'aliéner sa personne et son âme au désir et aux fantasmes masculins : : le rêve, et l'espoir, je pense de beaucoup de femmes.

Mais qu'est-ce que cette nouveauté ? Une manière de provoquer une république athée et intolérante qui veut réduire au silence toute expression d'appartenance religieuse, et cette provocation revêt au moins autant de violence que l'interdiction d'expression.

C'est une réponse malade, une réponse même de malades, mais une réponse à un vrai problème social, celui de la réification du corps humain, de la pornographie banalisée, de la violence sociale, médiatique à absorber à toute heure de la journée, de la pathologie identitaire française, du vide de sens de la vie : que propose-t-on aux jeunes et même aux moins jeunes d'ailleurs, même s'ils travaillent ? Quel sens pour leur vie ? Qu'est-ce qui leur est imposé de fait comme but, comme signification à leur vie, comme absolu, et comme vérité, si ce n'est que tout cela n'existe pas, que tout se vaut, et qu'en fin de compte l'existence est absurde en soi ?

Il est très difficile de vivre uniquement pour trouver un emploi, consommer et payer un crédit voiture et un crédit maison, et de s'occuper uniquement à se distraire de son malaise existentiel en s'étourdissant de spectacles tous plus violents, stupides et/ou obscènes les uns des autres, à suivre la mode et à adhérer aux opinions volatiles comme l'éther pour en changer du jour au landemain. L'ennui ne pardonne pas, lui.

Nathalie

Niqab, je t'aime, moi non plus...


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