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Premier album de Kit Ou Double Rien ne va plus

Publié le 15 juillet 2009 par Raymondviger

A tout juste 25 ans, les deux amis, qui forment le groupe Kit Ou Double, sont déjà des rappeurs confirmés qui ont le respect et l’estime de leurs paires. «Rien ne va plus», leur premier album, ne sera officiellement disponible qu’à compter du 18 juillet, mais a déjà reçu un très bon accueil, notamment dans les radios.

Photo KOD 2KOD d’éthique

Ils commencent le rap en 1999. En 2001, il devient clair qu’ils ont la même vision de leur art et qu’ils s’entendent bien. Ils forment alors Kit Ou Double. «J’ai lu le dictionnaire trois ou quatre fois avant de choisir définitivement le nom», sourit Witness. L’expression leur plaît, car elle reflète leur identité de joueurs mais surtout leur éthique de travail. Du haut de leurs 16 ans, ils ont déjà une solide réputation gagnée par un travail sérieux et régulier et par un talent évident.

En soi, l’album a demandé trois années de travail, mais il représente près de dix ans de composition et d’écriture. L’originalité du groupe ? «Le concept de nos chansons, c’est de faire des choses nouvelles. On cherche toujours à aborder les thèmes différemment. Jusque dans la forme, on évite certains mots qui ont été trop utilisés.» Ils se lancent maintenant dans la promotion de cet album, y compris sur scène, lieux privilégié pour démontrer de leurs talents.

Textes de rap

«On a grandit quand le rap avait encore de très bon artistes. On veut revenir à ça, à l’essence de la culture hip hop, quand la qualité des textes était importante», affirment les rappeurs. Le hip hop représente une véritable passion qui a littéralement dévoré toute leur jeunesse. Cette période les a durablement influencé et a participé à forger leur identité en tant qu’artistes.

Pour eux, l’album est un équilibre entre spontanéité et perfectionnement. Witness revient sur la chanson «La tentation est forte», dont les paroles à propos des femmes peuvent être assez dures. Il explique ainsi que le texte reflète ce qu’il ressentait à un moment précis, et qu’il ne le réécrirait probablement pas de la même manière aujourd’hui. «Mais changer mes mots aurait été malhonnête envers moi-même, et je veux que ça parle à ceux qui ressentent la même chose», soutient-il. Réaliser l’album a partir de ce matériel a demandé beaucoup de travail d’amélioration.

Photo KOD 3
Rap et gambling

«Car c’est une vie ou y’a que des trucs contradictoires/ Même un pocket pair d’as t’assure pas la victoire/ Sans savoir jouer d’astuce/ La roulette américaine devient plus dangereuse que la Russe.» («Rien ne va plus»)

Aussi bien le nom du groupe que celui de l’album, ou encore plusieurs chansons, renvoient à l’univers des jeux de hasard. «Nous sommes des joueurs, explique Witness, mais absolument pas des joueurs pathologiques.» Ils n’ont jamais perdu de sommes astronomiques au jeu et préfèrent le poker, qui allie le hasard à la stratégie. Ils condamnent Loto-Québec autant que le Casino de Montréal, car tout est devenu trop facile d’accès, et que l’argent est vite perdu.

«Le gambling permet beaucoup de métaphores sur la vie: la vie est un jeu de hasard, rien n’est sûr, il faut faire attention à ce que tu mises… Ce sont des métaphores faciles, mais elles parlent aux gens.»

La promotion de leur album à peine entamée, ils ont déjà des projets plein la tête. «Je pense que notre musique a le potentiel d’attirer une partie de l’Europe», souffle Witness. Mais avant ça, des shows les attendent, une participation à un CD collectif l’année prochaine, «L’Alpha et l’Oméga», et puis la préparation de leur deuxième album, peut-être dans deux ans. «On ne va pas se presser, on veut vraiment offrir quelque chose de qualité», concluent-ils avec un sourire.


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