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Crise financière : et si rien n'avait changé ?

Publié le 16 juillet 2009 par Jeanpauldemacrisebienaimee
Crise financière : et si rien n'avait changé ?
Depuis une semaine, la presse internationale constate que les dérives du système financier repartent de plus belle. Ainsi Le Monde et le International Herald Tribune/New York Times mentionnent-ils le retour des boni et primes extravagantes - mais néanmoins bien inférieures à ceux de 2007/2008 et les années précédentes -, les exigences des banques et organismes d'assurances vis-à-vis des pouvoirs publics, notamment britanniques et américains, qui pourtant ont racheté une bonne partie de leurs actifs douteux... Ce qui ne laissent pas certains analystes anglo-saxons quelque peu perplexes. Voire les fonctionnaires, qui refuseraient de couvrir AIG vis-à-vis des media alors que le plus gros assureur américains s'apprêtent à verser 2,4 millions de dollars à ses salariés.
J'ai rédigé hier un post sur la permanence des logiques étatiques dans la crise. Ces articles sembleraient infirmer mon analyse, d'autant que Goldman Sachs a non seulement remboursé la totalité de sa dette contractée auprès des autorités fédérales américaines, mais en plus dégage un
profit à faire pâlir ses conseurs. Je note tout de même que le scepticisme ou la méfiance sont de mises chez les professionnels - certainement mus aussi par de la jalousie. Il n'empêche : comment une telle banque peut-elle gagner 3,4 milliards de dollars américains de profit lors du dernier trimestre, alors qu'elle a dû en même temps rembourser 10 milliards de dette publique ? Grâce à une stratégie agressive de prise de risque et d'un recentrage de ses activités sur les marchés des obligations - c'est la version officielle.
Donc pas de changement stratégique, pas de remise en question de la finance, de ses motivations et de ses objectifs. Aucune prise en compte du long terme. La sphère financière n'aurait-elle rien retenu de la crise ? Loin de s'être assagie, elle semble se permettre de s'affranchir de l'aide des gouvernements, alors que la faillite de banques - certes plus petites - se poursuit aux Etats-Unis.
De l'autre côté du Pacifique,
la Chine a dépassé les 2 000 milliars de réserve de change et sa banque centrale doit gérer les excès de liquidité. Malgré tous les défauts inhérents au système financier et bancaire chinois, la dimension stratégique est toutefois bien présente. Et c'est l'Etat qui, tant bien que mal, la définit et la conduit.
Compte-tenu de l'état des comptes publics des Etats-Unis, je ne serais pas surpris que Wall Street connaisse un second krach d'ici peu, cette-fois lié à la dépréciation des obligations du trésor américain. Matthieu

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