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Bourdais: Analyse d’un échec

Publié le 16 juillet 2009 par Bfr
Bourdais remercié par Toro Rosso

Il est toujours plus simple de tirer des conclusions a posteriori. Avec des si on mettrait Paris en bouteille et Rome sur le bouchon dit le vieux dicton. Mais force est de constater qu’il y a quelque chose qui à coincé quelque part avec Bourdais. Oui mais quoi? Pourquoi un quadruple champion de Champ Car ne parvient pas à faire ce qu’un novice réussi brillamment?

Oublier ses acquis. En arrivant en F1 tout auréolé de ses 4 titres, Bourdais a dû tout oublier, tout réapprendre. Sans vouloir minimiser le palmarès du Français, le Champ Car n’est pas la F1. Une monoplace de F1 est, comme Seb le soulignait lui même à son arrivée chez Toro Rosso, bien plus complexe et par conséquent plus difficile à mettre au point. A Melbourne l’année dernière, Bourdais était donc un débutant comme les autres.

Le Français a dû apprendre la F1. On souligne souvent que Vettel l’a dominé pour cette première saison. Oui, mais Vettel avait déjà claqué des temps le vendredi au volant d’une BMW-Sauber, il savait donc comment aller vite sur un tour. Et puis il avait déjà disputé des GP, le déroulement d’un weekend end de course ne lui était donc pas non plus totalement étranger.

Paradoxalement, Bourdais a peut-être eu trop de chance tout de suite. Son résultat à Melbourne a encore augmenté les espoirs placés en lui par les fans.

Toro Rosso n’est pas réputée pour être particulièrement tendre avec ses pilotes. Il n’y a qu’à se remémorer les déclarations concernant Speed et Liuzzi pour s’en rendre compte. Partant du principe que Helmut Marko (celui qui est chargé du recrutement des pilotes pour le taureau rouge) n’a jamais voulu de Bourdais qui est surtout un choix de Berger, l’issue de l’aventure F1 pour Sébastien semble moins surprenante. Il n’entrait tout simplement pas dans le moule. L’objectif de Toro Rosso est de servir de tremplin aux jeunes pilotes RedBull, pas à un trentenaire qui rêve de F1 depuis qu’il est gosse.

Sébastien est, un peu à l’image d’un Trulli, un pilote qui marche au moral. Et il est certains que l’ambiance au sein de son team ne devait pas être optimale à son épanouissement aussi bien en dehors que sur la piste. Pas écouté Sébastien? Au Nurburg, l’équipe a laissé ses deux pilotes régler leurs monoplaces comme ils le voulaient le vendredi avant d’opter pour les réglages de Buemi pourtant moins performants, oui mais Buemi est un pilote maison. Les journalistes n’ont probablement rien arrangé avec leurs questions incessantes sur son avenir. Sa réaction suite à la question de Laurent Dupin sur l’antenne de TF1 montre bien que Sébastien était à cran et las de toujours devoir se justifier.

En 2009, Bourdais n’a effectivement pas répondu aux attentes. Mais est-ce uniquement de sa faute?  Le remplacer ne fera pas avancer la voiture plus vite. C’est les performances globales du team qui sont décevante. De plus toutes les rumeurs hivernales et le temps que Toro Rosso a pris avant de le confirmer n’a surement pas permis au Français de préparer sereinement cette deuxième saison en F1. Mais on ne refera pas l’histoire, malheureusement.

La question qui se pose maintenant est quelle tournure prendra la carrière de Bourdais en 2010? En F1? Je ne le crois pas. Un retour aux USA en Indy? Peu probable, il n’a plus rien à y prouver. La Nascar? Pourquoi pas, il s’agit là de la catégorie la plus populaire au pays de l’oncle Sam. Les 24H du Mans? Avec la F1 c’est un des rêves de Sébastien, et nul doute que la deuxième place acquise cette année lui donne envie de revenir en 2010 pour gagner cette fois. Et pourquoi pas un programme complet en endurance? Personnellement, je privilégierais cette piste. Le calendrier de la Nascar ne lui permettrait probablement pas de participer au Mans la saison prochaine.


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