Des animaux de compagnie à louer !
Pas assez de temps ou de place pour avoir un chien? Louez-le... C'est ce que propose depuis le début de l'année une Californienne, Marlena Cervantes, fondatrice de l'entreprise "Flexpetz" qui propose pour le moment ce service à Los Angeles et San Diego.
Cette jeune femme de 32 ans souligne très vite qu'il ne s'agit pas de louer un chien comme on emprunterait un film au vidéo-club. Elle préfère parler de "propriété en temps partagé".
"Nos membres sont des gens responsables: ils savent qu'ils ne peuvent pas posséder un chien à plein temps, que ce ne serait équitable pour lui", précise Marlena Cervantes. Grâce à Flexpetz, fait-elle valoir, "des gens n'iront plus adopter des chiens pour les ramener au refuge après avoir compris" qu'un animal ne leur convenait pas.
Thérapeute du comportement humain, elle eu l'idée de lancer son entreprise en faisant se rencontrer enfants autistes et animaux de compagnie.
Pour un forfait annuel de 99,95 dollars, mensuel de 49,95 dollars et de 39,95 dollars la journée, les clients peuvent se partager l'un des dix compagnons à quatre pattes (lévriers afghans, labradors, terriers Boston) de Flexpetz. Ces sommes couvrent les dépenses de dressage, les frais vétérinaires, assurances, et hébergement dans un chenil spécialisé entre deux "locations".
Shari Gonzales, 22 ans, a toujours eu de la place pour un chien dans son coeur. Moins dans son emploi de temps, entre longues heures de cours à l'Université de San Diego et petit appartement. "Je ne voulais pas qu'un chien fasse pipi partout".
Marlena Cervantes l'a rassurée: seuls des chiens sociables et équilibrés ont été retenus pour le programme et ils n'ont idéalement pas plus de deux ou trois maîtres -tous reçoivent d'ailleurs une petite formation. Depuis, Shari Gonzales a souscrit un abonnement et Jackpot, un labrador noir, partage sa vie en moyenne une journée par semaine, le week-end.
"Je n'imaginais pas que c'était possible. Je me disais: soit on a un chien, soit on n'en a pas". Jackpot dort dans son petit deux-pièces et elle l'emmène en promenade, dans des parcs et plages fréquentés par d'autres propriétaires de chiens.
Jenny Goddard, mariée et mère d'un enfant, se félicite d'avoir un chien un week-end ou deux par mois, ce qui encourage la famille à sortir. L'animal, de plus, "est tellement amical et joueur avec nous que les gens sont surpris qu'il s'agisse d'un chien de location".
Des femmes seules, heureuses d'avoir ainsi un peu de compagnie, des marins souvent loin de chez eux ou des retraités vivant dans des résidences interdites aux chiens figurent parmi les clients de Marlena Cervantes.
Melissa Bain, vétérinaire à l'Université de Californie, ne voit pas d'objection à ce type d'entreprise, qui permettra à quelques chiens d'éviter l'abandon et l'euthanasie. Elle redoute cependant que certains traitent l'animal comme un meuble, un objet jetable, et non un être vivant. Les chiens, au contraire, sont chouchoutés, assure Marlena Cervantes. Et "certains se disent en rentrant chez eux: 'Moi aussi je peux en adopter'".