Ce « vive les losers » rappelle surtout à quel point le foot demeure un formidable réservoir à destins brisés et espoirs non confirmés, sans doute aussi fascinants que les gestes techniques les plus aboutis. Les occasions manquées sont plus belles que celles qui arrivent au fond des filets.
Et comme il n’en est pas question dans le magazine, je ne résiste pas au plaisir d’évoquer ici cette phase de jeu, pour moi l’équivalent d’une véritable petite fable.Ces images doivent être assez connues, mais pour ma part, je ne les ai découvertes qu’il n’y a que quelques semaines seulement.
La total win et la totale lose en un seul mouvement. Et au niveau du filmage, un passage parfait du plan serré au plan large. En se laissant aller à la surinterprétation de la grammaire filmique de cette séquence, je dirais que la victoire est toujours montrée en gros plan et la défaite toujours en plan large. Victoire toujours individuelle et défaite toujours collective ? Variante du « on privatise les profits et on socialise les pertes » ? Disons plutôt, pour revenir au plaisir plus immédiat de la séquence que la construction du gag final en hors-champ évoque aussi les parfaites mécaniques rythmiques et visuelles de Buster Keaton…
Sur ce…
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