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Hadopi 2 à l'Assemblée: A quoi s'attendre ?

Publié le 21 juillet 2009 par Forrestgump54

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INTERNET - Quelques heures avant la première séance publique, mardi matin à l’Assemblée nationale, sur Hadopi 2, la «Netosphère» s'interroge. Quelle va être la teneur des débats? Et l'ambiance? Et la suite? Sans jouer à Madame Soleil, 20minutes.fr peut déjà vous donner quelques-uns des éléments du programme...

Des amendements en veux-tu en voilà
Lundi en fin d’après-midi, on dénombrait près de 820 amendements déposés par l’opposition sur le texte. Une façon pour les députés anti-Hadopi de bloquer les débats en retardant le moment où l’on vote le projet de loi. Car selon les règles en vigueur à l’Assemblée, chaque amendement doit être examiné l’un après l’autre avec un temps réglementaire, pour chacun, de cinq minutes de parole.
Précision: cela ne veut pas dire que l’on peut déjà faire le calcul que la durée des débats = 820 x 5 minutes. Car il faut aussi compter le temps de la discussion générale, estimée à 5 heures, et l’annulation de certains amendements qui doublonnent avec d’autres.

Des heures de débat en perspective

Dégainer des amendements en cascade est l’un des outils de l’obstruction parlementaire. Mais il y en a d’autres: faire des rappels au règlement, demander des suspensions de séance, déposer des motions de censure. Tout cela fait perdre du temps. Or plus les députés passent du temps sur cette loi, plus ils risquent de ne pas voter le texte avant leur départ en vacances. D’autant qu’après les débats à l’Assemblée, il y aura aussi une commission mixte paritaire (CMP, sept sénateurs et sept députés) jeudi ou vendredi pour que les deux chambres (le Sénat et l’Assemblée) s'entendent sur une version commune.
Si le Parlement n'adoptait pas Hadopi 2 à la fin de cette semaine, le texte serait renvoyé à la session extraordinaire de la rentrée.

Des jeux de rôle

La pièce de théâtre est rodée, et les rôles répartis. Exemples: Jean-Pierre Brard, député communiste, aime les accessoires (cravate aux couleurs criardes, bouteille de vin en plein hémicycle) et dépose des amendements farfelus, comme celui-ci, laconique: les salariés d’Hadopi «travailleront le dimanche». Patrick Bloche et Christian Paul, tous deux députés socialistes, se relaient pour déstabiliser la majorité. Franck Riester, député UMP et rapporteur du texte, répète à l’envi et sans hausser le ton que le texte est avant tout «pédagogique».
Seuls changements dans le casting par rapport à Hadopi 1: l’arrivée, à la place de Christine Albanel, ex-ministre de la Culture, du duo composé de Frédéric Mitterrand et Michèle Alliot-Marie, qui portent la loi pour le gouvernement.
>> Retrouvez notre dossier Hadopi ici >>

De l’intimidation
Dès lundi, l'UMP a appelé le PS à se «ressaisir» à la veille de l'examen du texte contre le téléchargement illégal. Le porte-parole de l’UMP, Frédéric Lefebvre, autre personnage indispensable à la pièce qui va se jouer, a demandé au parti socialiste de «se montre(r) ouvert et respectueux de la création, au lieu de donner le visage du sectarisme, comme il l'a fait en n'hésitant pas à mettre en cause la liberté d'expression», allusion à Ségolène Royal qui s'était félicitée de la déprogrammation du rappeur Orelsan aux Francofolies. Ce qu’il faut surtout comprendre, c’est qu’avec Hadopi, la droite a l’occasion de couper les socialistes de leur terrain, le monde de la culture, ancré traditionnellement à gauche.

De l’agitation «lol»

En dehors de l’Assemblée, les anti-Hadopi continuent à se faire entendre. Dernière initiative en date: la «pêche aux députés godillots» organisée par la Quadrature du Net. En clair, il s’agit pour les internautes de demander à leurs députés pourquoi ils sont pour Hadopi. «Les pêcheurs de godillots ayant obtenu les meilleures réponses gagneront un magnifique tee-shirt collector», peut-on lire sur le site.
Des menaces de recours au Conseil Constitutionnel
Celui-ci a déjà censuré une grande partie d’Hadopi 1 en juin. Les Sages avaient estimé que le pouvoir de sanction des «téléchargeurs» devait échouer à un juge, et non à la nouvelle Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet (Hadopi). Cette fois, Franck Riester, interrogé par 20minutes.fr, s'est dit confiant puisque, désormais, le recours au juge est dans la loi Hadopi 2.
Les socialistes, eux, ne l’entendent pas de cette oreille: le groupe PS a déjà annoncé son intention de saisir de nouveau le Conseil constitutionnel contre ce texte, en arguant que chaque téléchargeur présumé a le droit à la présomption d’innocence.

Source : 20minutes.fr


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