Vous décidez un levé tôt pour essayer d’arriver avant les marchands (impossible en fait) sur le vide-greniers que vous fréquentez tous les ans avec des bonheurs inégaux. Patatrac ! Plus du tout ce que c’était ? L’espace jusqu’alors familial et sentant bon la vraie poussière n’est plus de mise : du plastic et pas du meilleur, de l’électronique en panne, du CD piraté, des cassettes douteuses etc. (du avant Hadopi). Même pas le Larousse agricole des années 50, pas plus qu’un vieil outil rouillé … Du plastic !
… On va pas s’éterniser.
Puisque levés tôt, un petit tour du secteur permettra de répertoriez les restaurations de vieilles fermes en cours, souvent reconnaissables par les plaques minéralogiques hollandaises dans les cours. Il n’y a pas que du meilleur, mais quand même beaucoup de bon et le village ressuscite souvent en juillet-août grâce aux habitants du plat pays, amateurs du respect des éco-systèmes, des pentes douces calmes et boisées.
Tout à coup, surprise … voilà une région que vous parcourez depuis votre enfance, dont vous pensez connaître tous les recoins, les plus reculés, tous les chemins même sans issue et vous tombez sur la nouveauté, (pour vous) qui existe pourtant depuis plus de vingt-cinq ans !
C’est en général sur une “transversale” de jonction très étroite et au revêtement approximatif, entre deux routes vicinales plus importantes. Un village qui ne voit en général que ceux qui se trompent de route ou qui font confiance à leur GPS pour les raccourcis.
Et là, au beau milieu du patelin, le broc, dans une ancienne église du 13 ème remplie d’un bric à brac incroyable dont l’année ne suffirait pas à faire l’inventaire : une caverne d’Ali Baba fermée entre midi et deux; mais on peut sonner!
Le nom de l’endroit est un programme : “Au bouc qui fume”, les enseignes âgées, les propriétaires sympas, les objets innombrables, entassés, se recouvrant; il faut fouiller …
Vous êtes à proximité du canal, sur la vallée de l’Yonne, en plein haut-nivernais, à Asnois et vous ne connaissiez pas. Vous venez de découvrir une “mine” en fuyant un “vide-greniers” minable. C’est pas Rigollot ?
Il faisait froid à cette heure pour juillet, 10°à 12° pas plus, et humide. Après une telle aventure vous n’avez plus qu’à rentrer vous faire un bon cataplasme. L’idée est venue tout naturellement en passant au cimetière d’Asnois, (faut toujours se rendre au cimetière d’un village que vous ne connaissiez pas) devant la tombe de Paul-Jean Rigollot , pharmacien, inventeur du sinapisme à la farine de moutarde noire.
Brocante le Bouc qui fume
Durville Jean-Paul, Brocanteur
1 Grange Paul Jean Rigollot
58190 Asnois
Tel: +33 (0)3 86 24 23 87