Le libéralisme c’est faire que l’homme ne puisse en asservir un autre. C’est le problème des Lumières. Mais, au fond, la démocratie n’est pas la seule solution à ce problème. Une société traditionnelle où chacun suit des rites qu’il accepte marche aussi bien : il n’obéit à personne sinon à l’organisation de la société.
Je me demande si la raison du succès démocratique n’est pas l’individualisme et le parasitisme. L’édifice traditionnel est vulnérable au parasite, qui utilise les institutions supposées servir la société pour ses intérêts propres. C’est ce que les Anglo-saxons ont reproché à l’église catholique : d’avoir été prise en otage par quelques parasites qui prétendaient modeler les âmes à leur goût.
La démocratie dans son acception initiale est un gouvernement de tous. Dans un tel édifice, dont nous sommes loin, chacun a une « force » équivalente à celle des autres (un pouvoir d’influence similaire), et l’édifice est autorégulé : l’activité de chacun permet naturellement de contrôler celle des autres (cf. synchronisation des applaudissements). Une telle organisation « en réseau » est probablement aussi très efficace en termes de traitement de l’information et de résistance à l’aléa.
Rousseau pensait qu’un tel modèle n’était valable que pour une petite République (la sienne, celle de Genêve). Je n’en suis pas aussi sûr.
Compléments :
- À l’origine de ce billet était une attaque ordianaire de The Economist contre la démocratie : Démocratie et libéralisme.
- Sur les différentes formes de démocratie : Le contrat social / Rousseau.
- Sur l’autorégulation : Governing the Commons.
- Sur les organisations en réseau : Toyota ou l’anti-risque.