L'Assemblée de Corse a rejeté une motion déposée par le leader des nationalistes indépendantistes, Jean-Guy Talamoni, visant à donner à la langue corse un « statut d'officialité », dans la nuit de lundi à mardi, a indiqué l'AFP.
Le communiste Dominique Bucchini a estimé qu'« il fallait donner un statut aux langues de France » et s'est prononcé pour « un statut de "co-officialité" du Corse, qui ne serait pas en opposition avec la langue de la République mais en complémentarité » avec elle.
Selon les chiffres avancés lors du débat, environ un tiers seulement de la population de l'île, 100.000 personnes, parlerait le Corse.
« Il n'y a pas eu de sursaut dans la population, le nombre des locuteurs n'augmente pas, le bilinguisme instauré à l'école maternelle n'est pas une réalité, pas plus que les 3 heures d'enseignement hebdomadaire prévues dans le primaire, et 12% seulement des collégiens de l'île suivent un enseignement bilingue », a ainsi rappelé Madeleine Mozziconacci (divers gauche).
Le conseiller exécutif (UMP) Antoine Giorgi a pour sa part mis en garde contre une approbation de la motion nationaliste qui « risquait d'être interprétée comme une opposition à la langue française et de constituer un facteur de différentiation » en corsophones et non-corsophones.
La motion a été rejetée par 28 contre 19 sur les 47 conseillers. L'Assemblée compte au total 51 conseillers.