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Nous disposons d’une grosse semaine pour faire le tour de l’île.
C’est peu.
Si bien qu’il me faut concilier impératifs kilométriques, pauses pipi, découvertes locales et choix d’un point de chute nocturne digne d’intérêt.
Ça fait beaucoup.
En dépit de nombreuses haltes, je résumerais en disant qu’ayant sous-estimé le temps consacré aux déplacements, nous aurons manqué un grand nombre de sites que j’envisageais de découvrir et admiré souvent les multiples paysages qui défilaient depuis l’habitacle de l’automobile.
Moins passionnant qu’une balade à petons, mais mieux que rien du tout.
Entre Vik et Höfn, notre objectif de la journée, nous ne verrons ainsi qu’un bout de Skaftafell (parc rattaché à celui du Vatnajökull) et les petits icebergs de Jökulsarlon.
Malgré les nombreux commentaires dithyrambiques lus ici ou là, le premier ne m’a pas véritablement enthousiasmé ; mais la multitude de visiteurs et le parcours parfaitement balisé permettant d’y accéder y étaient sans doute pour beaucoup. Parking, restaurant, bureau d’informations, échoppes pour touristes… ne manquait qu’un petit train effectuant le trajet jusqu’au glacier pour compléter le tableau.
Le second n’était pas vraiment moins fréquenté, mais très nettement plus impressionnant. La palette des couleurs représentée surtout vaut le détour. Les nuances de gris, du plus clair au plus foncé, de bleu, du cyan au turquoise, de bistre, de bronze et de blanc, offrent une composition chromatique étonnante et inédite.
Et l’immense plage noire qui jouxte le lac, jonchée de blocs de glace rejetés par l’océan telles des baleines de verre échouées et scintillantes, m’ait apparu comme le plus polaire des sites qu’il m’a été donné d’observer ici. En définitive, je regrette de ne pas être arrivé à l’aube, pour goûter le silence et la solitude de ce véritable bout du monde.