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déplacements de Stéphane Vigny

Publié le 22 juillet 2009 par Lironjeremy
déplacements de Stéphane Vigny

Le monde, dans le vaste ensemble d’espaces, d’objets et de thèmes qu’il propose, s’impose comme un profond vivier propre à exciter l’imagination. Il s’agit toujours plus ou moins alors d’avancer les mains à sa rencontre et de s’en saisir. Depuis l’origine, soit amener à soi les objets pour les extraire de la confusion et les élire dans l’espace singulier de l’art ou du sacré, soit encore s’en emparer par l’intermédiaire de la représentation, l’empreinte, la copie. Stéphane Vigny alterne les deux et parfois pratique le geste intermédiaire de prendre et de modifier ou de copier deux objets différents en un seul improbable accouplement. Présenter, représenter, assembler ou combiner. On pense alors à quelques nus de Picasso, raccourcit de signes passant des pieds aux fesses, enchâssant le nez aux seins comme les yeux sautent d’un élément à l’autre induisant la figure étrange d’un désir. Ainsi de cette enceinte transformée en horloge à coucou, de ce croisement d’une table de ping-pong et d’un terrain de tennis, d’un parpaing et d’un Légo ou de cet accouplement d’un lustre avec un néon. Là où le regard du peintre espagnol est pétri de désir, celui du sculpteur est teinté de malice et d’humour et trace en un l’objet qu’il voit et celui auquel il pense. La pièce qu’il présente actuellement au Palais de Tokyo agit encore autrement. On constate deux pylônes électriques prélevés au paysage avec leur bloc de scellement et qui ont tout d’un ready-made.Conformément au titre de l’exposition (spy numbers) cet objet agit comme un message énigmatique dont on cherche à quelle réalité il renvoi.Il faut connaitre un peu l’œuvre de Vigny pour démêler la chose et se rappeler ses sculptures comme « 1 sur 3 », maquette à l’échelle 1/3 d’un pilier de portail en béton, ou « 11 d6.5 », réduction similaire d’un poteau EDF : l’original est une copie, le monde intègre les artefacts et les mets en abîme. Il est un moment où le regard se pose sur lui-même et se dévoile entant que tel.


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