Magazine Côté Femmes
Je pense que dorénavant, quand les gens vont me demander mon âge, c'est ce que je vais répondre. Mis comme ça, je ne sens pas trop le poids de la trentaine. 361 mois, c'est pas très vieux.
Je suis inspirée par les parents que je rencontre et qui, à la question «quel âge a votre enfant», me répondent en mois.
En bas d'un an, je ne tique pas.
Mais rendu à 17 mois, je me dis: ton bébé n'a pas 17 mois, il a un an et demi.
Et 25 mois, j'appelle ça deux ans. Le mois supplémentaire ne change pas grand chose à la donne.
Je ne sais pas ce qui pousse les parents à continuer de compter l'âge de leur enfant en mois, sinon une sorte de nostalgie du bébé, une sorte de refus de voir son enfant grandir. Comme si les mois gardaient un enfant plus petit.
C'est vrai qu'un bébé, ça ne reste pas bébé longtemps. À l'hôpital, on regarde son enfant en s'étonnant qu'il n'ait pas encore une journée. La visite arrive, on dit «il est né il y a 12 heures».
Puis, une semaine après sa naissance, on se dit qu'il n'y a pas longtemps on comptait sa vie en heures.
Au bout d'un moment, on abandonne le décompte en semaines pour passer aux mois. C'est là que certaines personnes ne décrochent pas.
Ont-elles peur de faire vieillir leur bébé trop vite?
(Z)imparfaite invitée: Marie-Eve