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Je suis inquiet, pour vos enfants…!

Publié le 22 juillet 2009 par Perceval

- 160000 jeunes sortent chaque année du système scolaire sans diplôme,
- Le taux de chômage des 15-25 ans tournent autour de 23% en France ( 8% en Allemagne )
Ces deux indicateurs, pour illustrer la crise de confiance des jeunes quant à leur avenir ; interrogation que je reporte sur notre système éducatif, puisque - si l’Ecole n’a pas réponse à tout, elle a sans doute une responsabilité dans la difficulté des jeunes à s’insérer dans notre société…
- Une première étape a été de substituer à la sélection par la naissance une sélection par le mérite…
- Une deuxième, de démocratiser l’accès au BAC, aux universités …
- Aujourd’hui, il me semble que nous stagnons, et que nous ne savons pas quels sont réellement les objectifs de la politique de l’Education.
Bien sûr, nous avons un catalogue d’intentions, qui se conjuguent chaque année dans une circulaire de Rentrée ; mais les malentendus persistent.

Par exemple : La démocratisation du système scolaire serait toujours d’actualité et , incarnée emblématiquement par les “80 % d’une classe d’âge au bac”… A côté de cela, nous semblons reconnaître notre échec quant à faire progresser nos pratiques pédagogiques, aussi: notre hiérarchie se centre, sur une gestion des flux , maquillée en démocratisation..
L’orientation deviendrait le levier de cette nouvelle politique…

Il plus facile de faire de l’orientation ( de faire croire …) que de la pédagogie ; d’autant que les familles sont très sensibles à cette aspect ( les délibérations des conseils de classe sont très mal comprises …). Il s’agit, aujourd’hui, de donner plus de pouvoir au chef d’établissement, à qui on demandera des comptes sur : la diminution du nombre de redoublements, le taux de passage en 2nde, le taux d’accès d’une catégorie au bac ou la réussite au brevet des collèges. Très vite, ces indicateurs seront conditionnés par les directives du rectorat…
Reconnaissons que notre politique de l’Education, actuelle, est centrée sur les flux. Les ‘indicateurs’ ont pris le pas sur les savoirs didactiques, sur la pédagogie, nécessaires à une effective démocratisation.
- Cette stratégie centrée sur les flux :
- contribue à produire chez certains élèves une déréalisation des exigences scolaires en contradiction avec les procédures de remédiation pédagogique instaurées (souvent d’ailleurs au détriment d’heures d’enseignement) et varient en fonction du public scolaire accueilli par les établissements. (*)
- tend à discréditer les attentes des enseignants vis à vis d’élèves qui savent très bien à quel point ils peuvent négocier avec l’institution scolaire, indépendamment de leur maîtrise des savoirs scolaires.(*)
o (*)Sandrine Garcia, Sociologue, Maître de Conférences à l’université de Savoie

L’effet pernicieux, est la dévalorisation du savoir, le rejet de l’institution scolaire, qui touche une catégorie de la population qui se désocialise de plus en plus … L’échec scolaire est devenu le moyen d’imputer à l’Ecole la responsabilité de tous les maux afférents ( exclusion, délinquance, inégalité sociale ..etc).
Assigner à l’Ecole une mission irréalisable procure un double bénéfice: la disqualifier, et faire oublier que l’état de l’Ecole résulte de choix politiques …
Sur ce dernier point, nous avons oublié qu’il pourrait y avoir des choix politiques différents pour une réforme de l’Education Nationale. La gauche et la droite, ont abdiqué leurs projets au profit d’une technocratie qui gouverne tant bien que mal, coincée entre le pouvoir administratif et budgétaire et le pouvoir pédagogique ( Inspecteurs généraux et peut-être le SNES … !)
Répondre qu’aujourd’hui, il n’y a d’autre alternative à la gestion des flux, que l’élitisme républicain… c’est ne plus croire à la politique !

Laisser penser que le seul pouvoir pour changer l’Ecole, est celui de la rue… est dangereux…
Je reviens à plus concret, en posant la question de l’enseignement professionnel. Que de tentatives hypocrites pour le réhabiliter ! Des discours complètement inefficaces, quand l’indicateur du passage en Seconde générale est bien plus valorisant que celui du passage en seconde professionnelle.
En France, nous valorisons plus le diplôme que les compétences ! ( Dans l’Education Nationale, l’agrégation en est le parfait exemple … )… Nous préférons ( sans preuves …) miser sur les ‘élites’ ( ? ) que s’engager, par exemple, auprès des jeunes en difficulté… Difficile d’imaginer un engagement de toute la société, et en particulier des entreprises, sur le problème de ‘ décrochage des jeunes ‘ et l’apprentissage … ?


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