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Charité bien ordonnée

Publié le 23 juillet 2009 par Tudry

ON m'a reproché, parfois, quelque fois disons, de manquer d'humour, de mettre trop de sérieux dans ce que j'entreprends ici-nul part ... Et voilà que, tout en me penchant sur un travail qui, sans doute, va être de très longue haleine, et qui se trouve concerner la notion d'empire, je "retombe" par "hasard" sur cette hilarante chronique de Monsieur Murcie, moderne pourfendeur de chrétien à la sauce néo-païenne, c'est toujours une joie, pour moi, que de lire, sans méchanceté aucune, les diatribes enflammées des défenseurs de la religion de "NOS ancêtres les gaulois" qui seraient bien ennuyés de nous dire quelques mots dans la langue sacrée de leurs ancêtres mais qui, mieux que quiconque, savent dire comment pensaient ceux-là; tous ceux qui unanimement, sans avoir jamais pris la peine de s'engager à apprendre le début de la queue d'une déclinaison gaëlique, défendent becs et ongles LES paganismes de NOS ancêtres, soit les religions antagonistes et nationales de peuples un tantinet belliqueux (ce qu'ils vantent comme une vertu par ailleurs, face aux pleurnichards chrétiens ...)

Alors, voici, avant la publication prévue et programmée d'un autre texte concernant ma pauvre personne, cette admirable condensé d'intelligence :

(Notons tout de même, que, je n'ai, pour ma part, jamais, ô grand jamais, jugé utile d'ouvrir l'un quelconque des ouvrages de M. Gerard, inutile donc, de penser un seul instant que cet auteur soit visé en l'un de mes ouvrages. En outre, j'ignorais, il est vrai, que cet auteur ait été l'inventeur du terme « source pérenne » ou de celui de « philosophie pérenne ». Existe-t-il alors une marque déposée ? En outre, et pour finir, dans la franche rigolade, notons que nos pieux païens si sourcilleux, ne dédaignent tout de même pas de faire éditer leurs ouvrages par des maisons que de nombreux lecteurs fidèles ont du avoir de bonnes raisons, tout de même, de considérer comme « chrétiennes » jusques alors ...).

B. A. –BA DES DRUIDES. THIERRY JOLIF

Nous aimerions parler de ce B. A. –BA des Druides de Thierry Jolif paru aux éditions Pardès en 2006. L’ennui c’est que ce livre n’est pas en notre possession et que nous ne nous permettrons jamais de dire du bien ou du mal d’un volume que nous n’aurions pas lu de la première à la dernière page.

C’est une courte notule élogieuse, signée A. S. - nous subodorons Alain Santacreu – parue dans la revue très chrétienne revue Contrelittérature qui a attiré notre attention. Nos lecteurs pourraient se déclarer surpris. Si les sectateurs du Christ se mettent à encenser la religion originelle de nos ancêtres les gaulois il y a de quoi en avaler son vin de messe de travers !

Nous les rassurons à l’instant : l’auteur de la notice nous aide à comprendre : Thierry Jolif serait un « fervent chrétien » qui aurait réussi « à concilier d’une façon claire et originale les données traditionnelles de l’œuvre guénonienne avec les travaux remarquables de Françoise Le Roux et Christian-J. Guyonvarc’h ».

Pourquoi pas ? Si certains le voient ainsi, cela ne nous empêche pas de dormir. Ni de sourire. Ah ! ces malheureux chrétiens avec leur dieu qui est arrivé bon dernier après tous les autres sur la scène ( pardon la cène ) du monde. Evidemment quand on a la prétention de sauver l’humanité en son entier, c’est toujours malheureux d’avoir laissé crever la bouche ouverte des millions de sagouins qui ont eu la mauvaise chance de venir à la lumière du jour avant l’Annonciation !

Sacré pavé dans la mare d’eau bénite ! Repensez à l’engueulade que vous avez passée à votre médecin de famille qui s’est amené trois heures après la crise cardiaque de votre belle-mère, alors imaginez tout ce que l’on a pu reprocher au fils de Dieu d’avoir laissé périr dans les affres du désespoir quelques millénaires d’humanité, sous prétexte que lui l’Eternel n’était pas encore né. Bordel ! il y en a bien un des trois membres actifs de la sainte-trinité qui aurait pu assurer un tour de sauvegarde !

Ce genre de contre-argument à l’infinie bonté du petit Jésus a longtemps titillé les catholiques. Jusqu’à ce que l’un d’entre eux, un certain Guénon ( ne pas confondre avec le singe de Dieu ) trouve la solution miraculeuse : la Tradition Primordiale !

Je ne m’étendrai pas sur l’armature intellectuelle de la Tradition Primordiale. D’abord parce que quatre de nos futures chroniques consacrées à l’ésotérisme chrétien traiteront de ce sujet, ensuite et surtout parce que plusieurs petites phrases religieusement recopiées ci-dessous démontrent a posteriori la justesse du compte-rendu du dernier livre de Christopher Gérard que nous avons fait paraître dans notre livraison N° 72 du 09 / 05 / 07 intitulée Semper Paganus !

Donc disions-nous des phrases comme « Nous sommes là bien loin des fantasmagoriques reviviscences néo-païennes et autres élucubrations celtomaniaques » nous interpellent. Que la renaissance païenne inquiète les franges ésotériques d’un christianisme populaire européen moribond est en soi extrêmement encourageant. L’Eglise sent venir le danger. Tout le substrat spirituel sur lequel elle a bâtie durant des siècles sa théologie s’écroule. Elle qui a pillé jusqu’aux colonnes des temples les plus vénérables du paganisme pour construire ses églises s’aperçoit qu’aujourd’hui les néo-païens lui rendent la monnaie du denier du culte. L’édifice philosophico-théologal du christianisme prend l’eau. Les Dieux reprennent leurs biens. A la notion de Tradition Primordiale un Christopher Gérard oppose l’idée de Source Pérenne. C’est d’ailleurs le titre de son dernier essai qui a droit à une double recension dans notre soixante douzième numéro.

Si ce n’est pas cet ouvrage qui est directement visé dès les premiers mots de la notice qui évoquent « la pensée anagogique de la philosophie pérenne », nous acceptons, par Teutatès ! de rôtir en Enfer, cet endroit délicieux concocté par le dieu d’amour ! Il est vrai que l’ouvrage de Christopher Gérard a dû en cuire à plus d’un ! Comment ce mécréant a-t-il pu avoir l’audace intellectuelle de réduire à néant les tentatives de manipulation idéologique menée à bien depuis un demi-siècle par les cercles les plus doctrinaux de la Grande Eglise ?

M’est avis que si l’on n’y prend pas garde une vaste entreprise de dénigrement perpétuel du contenu de La Source Pérenne va être enclenchée d’une manière des plus perfides puisque l’on dénoncera le livre sans jamais en citer le titre et l’auteur. La bonne foi chrétienne vous a parfois de ces relents de conjuration littéraire du silence… très gidienne !

L’on pourrait penser que les choses s’arrêteraient là. Pas du tout ! En cette trentaine de lignes l’ A. S. de cœur sacré ne peut s’empêcher de proférer une dernière méchanceté à l’ennemi de toujours : les romains. Ainsi il évoque « le corpus de mythes recueillis par le christianisme – tâche dont le paganisme romain s’était révélé incapable

Enfin pour terminer, nous dédions ces lignes au Divin Claude, qui parvint à limiter et à circonscrire à quelques cercles ésotériques de transmission cryptique la propagation de la religion druidique. Nous regrettons que le Divin Néron n’ait point réussi à réduire à une même clandestinité des plus inopérantes les sectateurs du christianisme. Quelle longue nuit d’errance n’aurions-nous pas évitée ! N’oublions jamais que l’Imperium n’a pas survécu à l’abandon de ses Dieux. Nous préparons leur retour.

André Murcie

(source : http://littera.incitatus.ifrance.com/2007/s79.html)


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