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L'échauffement passif (surexposition à la chaleur) quelque soit le moment de la journée n'a pas d'effet sur la performance anaérobique du muscle

Publié le 24 juillet 2009 par Athleteendurance

L'échauffement passif (surexposition à la chaleur) quelque soit le moment de la journée n'a pas d'effet sur la performance anaérobique du muscle en milieu chaud et humide.

Certains entraîneurs préconisent un échauffement passif, c’est-à-dire que leur athlète se retrouve en position assise dans une pièce à humidité et température contrôlées (ex : sauna, bain de vapeur). Des études ont démontré que ce procédé permettait d’augmenter la performance musculaire de type anaérobique dans un climat neutre. D’autres recherches ont observé que le moment de la journée pouvait aussi influencer ce type de performance dans un environnement similaire. Il serait donc pertinent de se demander si ces deux facteurs combinés pouvaient avoir un effet semblable dans un milieu déjà chaud et humide.

Les tests ont été effectués en Tunisie, durant les mois de mai et juin. Neuf hommes modérément actifs ont été les sujets de l’étude. En moyenne, les participants étaient âgés de 31,9 ± 5 ans, pesaient 69,3 ± 10 kg, mesuraient 177 ± 6 cm et avaient un pourcentage de graisse de 14 ± 6 %. Chaque sujet était testé dans quatre conditions distinctes : le matin dans les conditions ambiantes chaude et humide de laboratoire (24 ± 1oC et de 70 ± 4% d’humidité relative) avec ou sans surexposition additionnelle à la chaleur élevée mais sèche (30 min dans un sauna à 76 ± 2 oC et 27 ± 1% d’humidité relative) et l’après-midi dans ces deux même conditions. Les tests du matin étaient réalisés entre 7 :00 et 9 :00 h et ceux de l’après-midi entre 17 :00 et 19 :00 h. Les expérimentations ont été effectuées à des intervalles de 24 heures afin de permettre aux participants une nuit de sommeil adéquate. La prise des données s’est effectuée de manière suivante : des thermomètres de surface ont été installés sur leurs quadriceps fémoraux, leurs ischio-jambiers et leurs mollets, et un thermomètre rectal a été utilisé avant et après chaque test. Par la suite, la performance aux exercices suivants a été mesurée : sauts maximaux sur plaque de force (CMJ Test), sprint maximal sur ergocycle (CS Test) et test isocinétique sur CyBex. Les données recueillies relatives aux sauts maximaux étaient la vitesse, la force, la puissance et la hauteur, pour l’ergocycle, la puissance en Watt et pour le test isocinétique, la vélocité et la puissance maximale.

Puisque les écarts entre les résultats des quatre conditions n’étaient pas significatifs, les tests ont donc démontré que le moment de la journée et/ou l’environnement n’avai(en)t pas d’effet sur la performance du muscle dans un milieu chaud et humide. Par exemple, la vitesse au CMJ Test le matin aux conditions ambiantes étaient de 2,47 ± 0,2 m/s, en surexposition à la chaleur 2,48 ± 0,2 m/s, l’après-midi en condition ambiante 2,48 ± 0,1 m/s et en surexposition 2,48 ± 0,2 m/s. De plus, la seule température qui avait une différence significative par rapport aux autres était celle de la température cutanée en après-midi après une surexposition à la chaleur. Cependant, les valeurs de la performance musculaire n’étaient pas meilleures dans de telles conditions. Donc, il n’y a pas de lien entre une augmentation de température cutanée et une performance musculaire accrue dans les conditions de cette étude.

Les auteurs affirment qu’il y a donc une limite de température environnementale à partir de laquelle il n’y a plus d’effet additionnel, par un échauffement passif, sur la performance et cela malgré le moment de la journée.

En effet, cette étude démontre que lors de compétitions en milieu chaud et humide, il n’y a pas d’augmentation de la performance anaérobique musculaire due à un échauffement passif pré-compétition. Toutefois, il faut souligner que cela ne s’applique pas aux disciplines aérobiques qui pourraient engendrer des effets négatifs tels la déshydratation, les coups de chaleur… C’est pourquoi, pour les entraîneurs de sports anaérobiques qui aimeraient utiliser un échauffement passif, il est important de prendre en considération les conditions climatiques de la journée de la compétition pour planifier une routine pré-compétition optimale.

Source primaire

Effect of an Acute Hot and Dry Exposure in Moderately Warm and Humid Environment on Muscle Performance at Different Times of Day Racinais S et coll., Int J Sports Med 27 : 49-54, 2006.

Rédacteurs

Eang Samnang, Parent Andrée-Anne, Simard-Trudel Marie-Hélène, étudiant(e)s en kinésiologie, Université de Montréal, [email protected], [email protected], [email protected]

Éditeur

Luc Léger, professeur au Département de kinésiologie de l’Université de Montréal. [email protected]

Mots-clés

Performance anaérobique, muscle, environnement, réchauffement passif, moment de la journée


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