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Réflexions autour des « Quatre I » de Carlo Moïso et des enfants surdoués

Publié le 24 juillet 2009 par Champdupossible

Je voudrais attirer votre attention (et aussi votre indulgence !) sur le fait que cet article n’est qu’une ébauche de réflexion sur la façon dont on pourrait appliquer le modèle des 4 I de Carlo Moïso au développement de l’enfant surdoué. Il demande à être affiné, validé par d’autres retours d’expérience. Je serai donc très heureuse de lire vos commentaires.

Je considère le concept des « quatre I » comme connu, les présentations de ce modèle sont nombreuses sur le web.

Les 4 I, on parle aussi des « quatre démons » ou des « quatre cavaliers de l’Apocalypse ».

L’Injustice : Lorsque l’on parle d’injustice, on pense plus spontanément à « certains ont reçu plus que moi », nous sommes ici dans la situation inverse, l’enfant surdouéprend conscience qu’il dispose d’un talent particulier que n’ont pas les autres enfants. Il a reçu plus de facilités intellectuelles. Pourtant, ce don n’est pas sans susciter des interrogations, voire un sentiment de culpabilité : pourquoi ai-je reçu ce talent ? Que dois-je en faire ? Pourquoi les autres ne l’ont-ils pas reçu aussi ? Qu’est-ce qui me différencie d’eux ? Pourquoi moi ?

Dans une dimension spirituelle, la lecture de la parabole des talents peut être éclairante (Matthieu, chap. 25 ;15 à 30).

L’Inéluctabilité : Ce talent particulier, je l’ai pour toujours. Même si je cherche à la dissimuler, à l’oublier, à le déguiser, il est toujours présentet de temps à autres, il se rappelle à moi de façon plus ou moins violente.

Pour l’enfant surdoué, cela peut signifier : puisque j’ai ce don, qu’il me rend différent des autres, comment puis-je faire pour malgré tout ressembler aux autres enfants et ne pas souffrir de cette différence ?

Si ce don n’est pas refoulé, dissimulé, le sentiment d’inéluctabilité peut venir renforcer la question « que faire de ce talent, que j’ai pour toujours ? ».

L’Inadéquation : c’est le sentiment de décalage. C’est probablement le sentiment qui nait en premier, il résulte de la perception d’un écart entre la façon dont fonctionne un enfant surdoué et la façon dont fonctionne son entourage (autres enfants, parents, enseignants,…).

Pourquoi les autres enfants n’ont-ils pas compris ce qui me paraît évident ? Pourquoi je ne m’intéresse pas aux mêmes choses qu’eux ? Pourquoi je ne partage les mêmes centres d’intérêts, les mêmes lectures que les enfants de mon âge ? Pourquoi est-ce que je m’ennuie autant à l’école ?

Ces questions peuventperdurer à l’âge adulte notamment dans la vie professionnelle.

La tentation est forte de chercher à réduire cette inadéquation, soir en se regroupant entre surdoués soit en dissimulant son talent.

Le risque est de renforcer ce sentiment de différence, d’inadéquation et de ne pas tester les comportements qui permettent de nouer des relations aussi harmonieuses que possible.

L’Imprévisibilité :

Sur ce « I », je perçois moins facilement la spécificité de l’enfant surdoué, j’ai l’intuition qu’il peut réagir face aux événements inattendus, deuils, traumatismes, comme un enfant hypersensible, sans que la dimension de talent vienne interférer.

L e masque :

Il est très tentant pour le surdoué de s’abriter derrière un masque, de se camoufler dans le milieu ambiant, de chercher à ne pas se faire remarquer. Il adopte par exemple un comportement d’élève moyen voire de cancre à l’école pour faciliter son intégration. Il en tire à court terme plus de bénéfices qu’à assumer son don et à le faire fructifier. Mais à court terme seulement, car il est fort probable que des événements de la vie viennent lui rappeler le talent qu’il cherche à enterrer.

Quelle conclusion tirer de ce tableau ?

J’en reviendrais à cette image des cavaliers de l’Apocalypse. L’Apocalypse, c’est étymologiquement la Révélation : cela pourrait être une piste de compréhension de ce talent particulier. Il ne s’agit pas d’un fléau, libre à moi de le percevoir, de le vivre comme une révélation ; révélation à moi-même et révélation aux autres.

Il me semble aussi que la réflexion doit s’orienter autour de la question du sens de ce talent, pour permettre de l’accepter et de le faire fructifier.

Donner du sens à ce talent, approfondir les questions « Pour-quoi ai-je ce talent ? Pour-quoi faire ? » sont à mes yeux les pistes pouvant mener à l’acceptation de ce talent et à l’accomplissement de soi.


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LES COMMENTAIRES (1)

Par Flora
posté le 28 mars à 22:41
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Bonjour, je viens de lire votre article et je pense que les enfants surdoué n'existe pas. Un enfant peux avoir des capacités intellectuelle plus approfondies et mieux métrisé que d'autres mais le mot "surdoué" est à mon sens éxagéré chacun est différent et se démarque par des qualités différentes. Le don d'analyse en est un parmis d'autres rien de plus.

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