L'enquête préliminaire consacrée aux « arrangements » financiers de M. Julien Dray, député de l'Essonne, et rendue publique sur les sites du Monde et de Médiapart (1) sont terribles. Terribles pour M. Dray lui-même et terribles pour l'image du Parti socialiste.
Julien Dray aura beau déclarer à tout bout de champ « qu'il justifiera toutes les sommes versées sur ses comptes et toutes ses dépenses au centime près » il faudra bien qu'il explique les cheminements tortueux des sommes provenant de comptes associatifs tels que SOS racisme ou Les parrains de SOS racisme et l'usage qu'il en fit. Le train de vie de M. Dray, amoureux des belles montres et des stylos Montblanc, n'est pas un train de vie ordinaire. Il s'agit d'un d'un train de vie TGV (très grande valeur) qui s'accorde mal avec l'idée qu'on se fait d'un élu de Gauche normalement sensible à la valeur de l'argent plus qu'à l'accumulation de richesses.
Terribles pour l'image du Parti socialiste. M. Dray a été proche de Ségolène Royal — ce qu'apparemment il regrette — il a aussi été porte-parole du PS (avec un succès mitigé) souvent brocardé au Grand journal de Canal Plus et dans la presse quotidienne. Il est toujours député et ne se prive pas, comme il l'a fait ces derniers jours, pour balancer dans les cordes une Martine Aubry fragilisée voire friable qui n'a pas besoin de coups de pied de l'âne. A travers les frasques de M. Dray, c'est tout le PS qui est atteint, du sommet à la base. Comment défendre de tels comportements même si un auteur de commentaire m'a fait remarquer que la présomption d'innocence devait jouer en faveur de M. Dray. Le contenu de l'enquête préliminaire (qui exclut tout financement politique) porte à croire que M. Dray n'a pas les mains tout à fait propres et que, sauf attitude contraire du parquet et classement sans suite, il pourrait bien avoir à en répondre devant un tribunal correctionnel. De 2005 à 2008, deux millions d'euros ont transité sur les comptes de M. Dray. Une somme coquette pour de gros besoins. Et une grosse faim.
(1) http://www.lemonde.fr/ - et http://www.mediapart.fr/