Magazine Sport

Dossier Taz Le sport extreme reprend sa place

Publié le 27 juillet 2009 par Raymond Viger

En mars 2001, le Tazmahal, situé au centre-ville de Montréal, doit fermer ses portes pour faire place à la construction de la Bibliothèque nationale du Québec. La mairie promet au centre sportif – reconnu pour son skatepark, son roulodôme et son approche collée à la réalité des jeunes – de tout faire en son pouvoir pour relocaliser l’endroit le plus vite possible.

image
Le 28 mars dernier, soit huit ans plus tard, le cofondateur et directeur général du Tazmahal, Michel Comeau, a pu lâcher un soupir de soulagement. Enfin, Le TAZ reprenait vie, physiquement et au service des jeunes! Désormais situé dans le Complexe environnemental de Saint-Michel, le nouveau TAZ, rebaptisé ainsi «parce que les jeunes le surnommaient comme ça avant», a, à première vue, des allures de manufacture. Une fois à l’intérieur, on se rend vite compte qu’il n’en est rien.

Unique et multidisciplinaire

Trois mots viennent aux lèvres de Michel Comeau lorsqu’on lui demande de réagir à ces huit années d’attente: «Tout est relatif!» Le délai, selon lui, valait la peine pour remettre sur la carte «une des sept merveilles du monde du skate. Nos installations sont écoeurantes et Le TAZ va être unique sur la planète.»

Le fait, le nouveau TAZ a de quoi charmer les adeptes de sports extrêmes. Un immense skatepark, pensé et divisé selon la pratique sportive (skateboard, BMX ou roller-blade) et le niveau de l’athlète (débutant, intermédiaire ou professionnel) se présente d’abord comme tête d’affiche du centre. «On a avec nous Dany Vézina, le meilleur concepteur de skateparks au Québec. Si Le TAZ était et sera une réussite, c’est qu’on est à l’écoute des milieux», note Michel Comeau.

Stéphane Julien, ancien utilisateur du TAZ, où il a également enseigné le roller-blade, ajoute: «Je note des problèmes dans les skateparks extérieurs à Montréal. Quand je les observe, je remarque qu’ils ne sont pas faits pour le développement de l’athlète. On dirait que la Ville engage des sous-contractants qui ne connaissent rien en la matière. La mairie n’est pas à l’écoute du milieu, et ça, c’est décevant.» Pour la conception du skatepark du TAZ, Michel Comeau a tenu à consulter les gens concernés avant de se mettre à l’oeuvre. «Ça a été une soirée de discussion vraiment fructueuse», explique Stéphane. «Quand j’ai vu le nouveau TAZ, j’ai tout de suite constaté sa pertinence. On voit qu’il est lié directement à l’industrie et tout le monde dans la ville reprend le buzz actuellement! » ajoute-t-il, en référence à l’ambiance qui régnait à Montréal à l’époque de l’ancien Tazmahal.

image
Plus de possibilités

Connexe au skatepark intérieur, le fameux roulodôme est de retour. Le patinage libre aura donc toujours sa place au TAZ. Seulement, la grande salle est conçue pour beaucoup plus. On souhaite mettre à profit les dimensions du roulodôme pour importer le roller-basket et le roller-soccer, des sports encore inconnus au Canada. «On a ce qu’il faut pour organiser des tournois internationaux,et on serait les premiers à le faire au pays», souligne le directeur général, qui ne cache pas ses ambitions pour l’immense local. Le TAZ s’est équipé d’un matériel de son et lumière qui lui permettra de recevoir spectacles, conférences et congrès en tout genre dans son roulodôme.

Ayant comme cour arrière la carrière Miron, ancien dépotoir de la métropole destiné à devenir le deuxième parc en importance de Montréal, Le TAZ compte bien tirer avantage de sa situation géographique. Des pistes pour vélos de montagne, un Skate & Bike Plaza, ainsi que des parois d’escalade naturelles seront éventuellement aménagées. Encore une fois, Michel Comeau voit grand. «Des compétitions  internationales sont également à envisager pour certaines de ces disciplines.»

Les différentes instances gouvernementales ont accepté d’investir dans la construction du TAZ. À partir de son ouverture, le complexe sportif doit toutefois assurer lui-même sa survie économique. En réalité, les entrées d’utilisateurs n’y suffiront pas. Les installations, pouvant désormais accueillir des compétitions d’importance ainsi que des spectacles d’envergure, devraient permettre au TAZ de s’attirer des commanditaires et de faire déplacer de gros noms du sport extrême dans son enceinte.

image
Emplacement controversé

Plusieurs s’entendent pour dire, employés comme utilisateurs, que s’il est un point négatif au nouveau TAZ, c’est son emplacement. Stéphane Julien se souvient qu’au Tazmahal du centre-ville, quelques-uns de ses amis provenaient de la rive sud de Montréal. Ceux-ci pouvaient débarquer directement dans le Tazmahal à partir de la station de métro Berri-UQAM. Aujourd’hui situé dans le Complexe environnemental de Saint-Michel, accessible seulement par autobus, les déplacements des athlètes et des amateurs pour se rendre au TAZ se compliquent. Des conseillers municipaux se sont opposés à cet emplacement et les médias l’ont critiqué.

Pour Stéphane Julien, il ne s’agit que d’un détail. «En construisant la Bibliothèque nationale où il a décidé de la construire, le gouvernement a tué le coeur du milieu du sport extrême à Montréal. Il est d’abord responsable de cette  situation», lance-t-il, en précisant toutefois ne pas être un expert en la matière. «Mais quand je vois tout le travail effectué par Michel Comeau et son équipe depuis des années pour reconstruire Le TAZ à Montréal, j’ai confiance qu’ils vont s’arranger pour que les gens aient envie de venir chez eux.»

Michel Comeau précise qu’il travaille déjà auprès de la Ville et de la Société de transport de Montréal. Le directeur  général du TAZ espère convaincre les dirigeants municipaux de l’importance d’un système d’autobus plus efficace dans Saint-Michel, le quartier de la métropole où le temple du sport extrême a repris vie.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Raymond Viger 488 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte