Dans la catégorie « Désirs »,voilàun petit livre qui comblera les amoureusesclassées « Aventurières » mais qui aura tendance à rebuter les « Romantiques »dont je fais partie, selon le désormais fameux test des Harlequinades ! Pour s'inscrire, c'est ici ou ici
En effet, dans L'été en flammes, la recherche du Graal, pour Tess, notre héroïne,n’est ni plus ni moins que la perte de sa virginité ! A 26 ans, elle se sent handicapéepuisque toujours et encore vierge.
La grande question est donc très clairement posée dès les premières lignes : à qui demander ce service ?Vous imaginez l’importance de l’enjeu ! Si on veut connaître la fin de cette douloureuse énigme, il faudra attendre l’épilogue, à la 179ème page pour être sûr que le choix est le bon et que le nirvana sera bien atteint ! Ouf ! Nous voilà rassurés ! Ceci dit, on s’en doutait depuis la page 8, voyez plutôt le portrait suivant et osez avouer que ce n’est pas l’homme le plus séduisant qui soit !
« C’était Matthew MacDougal, son camarade d’enfance, qui lui avait procuré son cher poney, ce même Matt qui l’avait un jour sauvée d’un serpent à sonnette, lorsqu’ils étaient enfants. Depuis il était son meilleur ami, le seul sur qui elle pouvait compter en cas de coup dur… »
Nous avons donc une héroïne, Tess,dont le but est : perdre sa virginité !
Les obstacles sont ses quatre frères, pas moins ! Ils la couvent trop et chassent tous les prétendants !
L’aide viendra, bien sûr du fameux Matt, son meilleur ami.
Que craint-elle pour se lancer un tel défi? La moquerie des lycéennes new yorkaises qu’elle doit surveiller à la rentrée scolaire, la honte d’être différente ?
Que veut-elle vraiment derrière l’anecdote : la considération due à la femme libérée, libre de son plaisir !
Il me semble que j’ai tout et rien dit en même temps !
Mon résumé : Tess ou la perte de la virginité: Dans une petite ville de province, Tess, une jeune fille de 26 ans, s’apprête à devenir surveillante dans unlycée de New York. Cependant, avant son départ, elle se fixe un but pour l’été : celui de perdre sa virginité qui lui pèse désormais car elle craint d’être la risée des lycéennes ! Ses quatre frères l’ont si bien protégée jusqu’ici qu’ils ont fait le vide autour d’elle en écartant systématiquement tous ses prétendants. Dès lors, il ne lui reste plus qu’à demander à Matt, son meilleur amide se charger de lui trouver la personne adéquate pour lui rendre ce grand service.Ces deux-là se connaissent depuis toujours. C’est le meilleur ami de ses frères avant d’être le sien. Choqué par la décision de Tess qu’il connaît suffisamment pour savoir qu’elle ira jusqu’au bout de son idée, il décide que ce ne peut être que lui le mieux placé pour lui rendre ce service. Cependantle secret le plus absolu doit être gardé car les frères sont redoutables et toujours aux aguets.
Matt fait traîner les préliminaires : envoi de fleurs, petits rendez-vous dans les restaurants,premiers baisers, premiers émois, dans une voiture tout d’abord, puis dans un bois, enfin dans la chambre de la jeune fille elle-même, considérée comme un sanctuaire puisqu’une ligne de marguerites fraîchement cueilliesy conduit !
Nous sommes au milieu du livre et dès ce moment nous assistons à la montée des désirs réciproques. Ce pourrait être le catalogue des petits plaisirs érotiques ou comment prendre son temps pour bien connaître chaque endroit de son corps et celui de son partenaire. La jeune Tess n’est pas une oie blanche : elle a lu beaucoup de livres sur la question et se montre très vite suffisamment douée au point de surpasser son maître.
Ce qui devait arriver arrive : ils tombent fous amoureux l’un de l’autre mais les frères les surprennent dans leurs ébats et c’est la crise. Ils veulent en venir aux mains. Tess alors, en défendant Matt, finit par avouer son amour. Celui-ci la demande en mariage. La colère des frères s’apaise. Ils déclarent que leur ami fera un excellent mari pour leur sœur chérie. Tout le monde est heureux de la situation. Happy end !
Mon propre résumé terminé, je ne résiste pas au charme de la quatrième de couverture : « Une éducation sentimentale… Tess ne pouvait pas entrer sereinement dans sa nouvelle vie new yorkaise sans en passer par cet indispensable prélude à la liberté, à l’émancipation et surtout à la féminité. Aussi était-elle déterminée : avant de s’envoler pour New York, de déployer enfin ses ailes loin de l’univers étriqué de sa petite ville natale, elle allait faire son apprentissage. Connaître le plaisir et s’initier à l’art d’en donner. Trouver un homme, suffisamment au fait des choses de l’amour, qui la révèle et l’instruise. Mais pas question de sentiments ! Les émotions compliquaient tout, dans ce domaine. De plus, c’était le moment idéal : l’été s’annonçait. Il ne serait peut-être pas romantique, mais torride et incandescent, certainement. »
Mon grain de sel ou les non-dits derrière l’histoire. Ce récit fonctionne essentiellement sur des oppositions
L’opposition grande ville et province: New York, la grande ville , lieu de débauche par excellence ! C’est bien connu, les tentations y sont très grandes !il vaut mieux y avoir déjà perdu sa virginité pour éviter le ridicule, pourressembler à tout le monde, pourêtre plus libre de vivre comme on veut sans le qu’en dira-t-on de la vie provinciale qui, elle, représente la pureté et la naïveté !
L’opposition virginité et liberté: D’emblée, la virginité est présentée comme un handicap, une entrave à la liberté de la femme.La perdre est une libération. Liberté ici rime avec volupté. On ne devient libre que si on est une femme qui sait aimer et être aimé. Cela mérite un apprentissage !
« A l’âge presque canonique de vingt-six ans, elle était encore vierge. Autant dire gravement handicapée ! »
L’opposition classique entre l’homme et la femme: L’homme sait aimer instinctivement, sans problème. La femme doit tout apprendre,pas à pas ! Le jeune homme est libre spontanément, très tôt, la femme doit conquérir et mériter sa liberté sous peine de déception, de réprobation,ou même d’exclusion.
Florilège de belles phrases : Première : « Projet pour l’été : perdre ma virginité. »
Dernière : « Au-dessus d’elle, la voûte étoilée scintillait, pure et lumineuse. Le paradis était ici… »
Et encore… « S’il avait été capable de la combler aussi pleinement qu’elle-même l’avait satisfait, elle devait flotter sur un océan de bonheur… »
Qu’il est loin le temps de mon adolescence où j’aimais ce genre de récits sirupeux ! Je peux en sourire maintenant mais je garde de ces lectures une certaine nostalgie ! Comme elles étaient faciles et reposantes en effet, ces histoires après les classiques poids lourds de l’année scolaire ! Elles sentaient bon les vacances et le farniente !
L’été en flammesde Vicky Lewis Thompson, (Editions Harlequin, collection Désirs,publié en langue anglaise sous le titre : Pure Temptation, Traduction française de Cécile Desthuilliers, 1er août 2006.)