Bosser le dimanche : attention au malaise…

La proposition de loi de l’UMP a récemment été adoptée "conforme" par les Sénateurs, c'est-à-dire sans effectuer de modification par rapport à la version présentée à l’Assemblée Nationale. Adoptée à une courte majorité (165 voix positives, 159 voix négatives) le texte prévoit que « dans les zones touristiques et thermales, il est important de permettre à tout type de commerces (…) d’employer des salariés le dimanche ». Ce dispositif concerne « les unités urbaines de plus d’1 million d’habitants ». Par ailleurs, « ces dérogations au repos dominical ne s’appliqueront pas aux grandes surfaces alimentaires ». Ouf, nous sommes sauvés : l’ensemble des salariés ne seront pas soumis à l’obligation de travailler le dimanche ! Ce texte qui semble destiné à une catégorie socioprofessionnel bien précise, ouvre une brèche dans le droit du travail et remet en cause le modèle social français. La francilienne que je suis peut trouver pratique que certains commerces soient ouverts ce jour là, mais on ne peut pas raisonner uniquement en tant que simple consommateur(ice) d’un service offert (ou plutôt monnayé) à un moment T. Quelle société souhaitons-nous : des magasins ouverts 24h/24h tous les jours de la semaine sans discontinuer, comme à New-York ? Ou alors des moments où la compulsion d’achat peut passer au second plan et attendre l'ouverture des commerces ? A vouloir impérativement proposer une importante offre d’achats et/ou d’actions, nous allons finir par faire des malaises vagaux collectifs et à répétition… Que fait-on du temps salutaire de la réflexion, de l’attention et de la disponibilité aux autres, aux siens ? On attend les congés et on se contente de cette période propice pour se reposer… Allez, bonnes vacances !